Question de M. FOY Alfred (Nord - NI) publiée le 25/03/1999
M. Alfred Foy appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur les nouveaux horaires réservés à l'enseignement de l'histoire et de la géographie dans le projet de charte des lycées et dans les collèges. Il avait déjà protesté contre les méthodes qui consistaient à faire l'amalgame entre éducation civique et enseignement des sciences humaines. Il s'étonne qu'à l'heure où l'on mesure les lacunes culturelles des écoliers, le ministère de l'éducation nationale persiste dans cette voie. L'école n'a pas vocation à se substituer à l'éducation parentale. L'essence de la mission des professeurs est de transmettre un savoir et d'initier une réflexion. C'est une tâche énorme qui nécessite du temps, d'autant qu'en l'an 2000 nous cumulerons d'innombrables informations et technologies d'apprentissage. Les programmes et les méthodes demandent ainsi à être rapidement révisés, sous peine d'assister à la désaffection des élèves pour ces disciplines, en faveur d'autres plus attrayantes. Plus que jamais, dans une société faisant la preuve quotidienne de sa déstabilisation et à la recherche de repères communs, il semble impératif de donner aux historiens et aux géographes la latitude nécessaire pour jouer pleinement leur rôle. Il le remercie de bien vouloir lui indiquer sa position à l'égard des ses réflexions.
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Réponse du ministère : Éducation publiée le 15/07/1999
Réponse. - Le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie attache la plus grande importance à l'enseignement de l'histoire-géographie pour sa contribution à la connaissance du monde dans lequel les élèves sont appelés à évoluer. L'organisation des enseignements en collège, tels qu'ils ont été définis par les arrêtés du 29 mai 1996 pour la classe de sixième et du 26 décembre 1996 pour les classes de cinquième et de quatrième, répond à l'obligation d'assurer à tous les élèves une formation commune tout en s'adaptant à leur diversité. La souplesse horaire laissée aux établissements en classe de sixième ainsi que l'institution d'un horaire minimum et d'un horaire maximum pour chacune des disciplines enseignées en classes de cinquième et de quatrième, doivent permettre d'atteindre ce double. Les marges horaires ainsi dégagées sont en effet susceptibles d'être utilisées dans le projet pédagogique global élaboré par l'établissement, dans le respect de son autonomie, pour favoriser une participation plus active des élèves à la création et à la construction de leurs savoirs. Par ailleurs, le recentrage des programmes du collège sur l'essentiel, de manière à ce qu'ils puissent être traités dans les minimas horaires, doit lever toute inquiétude sur un éventuel affaiblissement des connaissances en histoire et en géographie. S'agissant des lycées, les textes réglementaires concernant l'organisation et les horaires des classes de seconde, première et terminale, dans le cadre de la réforme des lycées, ont été fixés par les arrêtés du 18 mars 1999, parus au Journal officiel du 30 mars et au Bulletin officiel de l'éducation nationale du 8 avril 1999. Ils prévoient une application de la réforme dans ces trois classes, respectivement à compter des rentrées 1999, 2000 et 2001. L'histoire et la géographie conservent quant à elles, toute leur importance dans le cadre du nouveau dispositif. En séries ES et L, la mise en place de travaux personnels encadrés portant sur les disciplines dominantes de ces séries, dont l'histoire-géographie, doit permettre aux élèves de développer leurs capacités à conduire un travail de recherche et de production de dossiers sur des sujets de leur choix à partir d'une liste nationale de thèmes prenant appui sur les contenus des programmes. Il convient de souligner pour terminer l'apport essentiel des professeurs d'histoire-géographie à l'enseignement d'éducation civique, juridique et sociale qui, à bien des égards, s'inscrit comme un complément naturel de l'enseignement de ces disciplines. Cet enseignement, mis en place en classe de seconde à la rentrée 1999 et qui sera progressivement étendu en classes de première et terminale aux rentrées suivantes, fera l'objet d'une université d'automne au début du mois de novembre prochain. Des actions de formation seront par ailleurs organisées dans le cadre du plan national et des plans académiques de formation.
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