Question de M. VISSAC Guy (Haute-Loire - RPR) publiée le 25/03/1999
M. Guy Vissac attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur la ligne ferroviaire Clermont - Nîmes qui permet un trafic vers l'ensemble du bassin méditerranéen. Il lui rappelle d'une part que le plan Massif central, en 1975, avait ouvert des perspectives de désenclavement réalisées en partie : autoroutes A71-A75 Paris - Clermont - Béziers et autoroute A89 destinée à relier Lyon - Clermont - Bordeaux. Il lui rappelle d'autre part que, si la ligne ferroviaire vers Béziers suit le même parcours que l'autoroute A75, la ligne Clermont - Nîmes, quant à elle, représente un parcours plus court - seulement 303 kilomètres - vers l'ensemble du bassin méditerranéen. Il lui rappelle également que la poursuite de l'essor de cette liaison n'implique pas d'investissements lourds. Il lui rappelle enfin que le nombre de voyageurs actuels y est supérieur à certaines autres lignes : un attrait d'économie touristique augmente l'intérêt de sa fréquentation. Cet itinéraire rend plus court les communications Paris - Nîmes et Ouest - Bassin méditerranéen. Il lui demande donc, sachant que cette ligne ferroviaire peut et doit être considérée comme une transversale économique adaptée pour un aménagement équilibré des voies de communication sur le territoire, comment il entend en assurer tant la pérennité que le développement.
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Réponse du ministère : Équipement publiée le 19/05/1999
Réponse apportée en séance publique le 18/05/1999
M. Guy Vissac. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, ma question porte sur l'un des
équipements ferroviaires les plus anciens, et cependant toujours d'actualité dans la desserte du territoire : il s'agit de la
ligne SNCF reliant Clermont-Ferrand à Nîmes, en prolongement de la desserte Paris - Clermont-Ferrand, qui permet un
trafic vers l'ensemble du bassin méditerranéen grâce à ses trois trains par jour dans chaque sens. Un aller et retour
hebdomadaire par train de nuit en fin de semaine vient s'y ajouter, ainsi qu'un trafic entre la Bastide-Saint-Laurent,
c'est-à-dire Mende, et Nîmes.
Cet axe ferroviaire comprend neuf arrêts principaux et sept arrêts secondaires. Il dessert le sud du Massif central, pour
un nombre de voyageurs constant, qui se maintient sur l'ensemble du parcours.
Le plan Massif central avait, en 1975, ouvert des perspectives de désenclavement. Celui-ci est réalisé en partie par des
infrastructures routières : citons les autoroutes A 71 et A 75, Paris - Clermont-Ferrand - Béziers, et A 89, qui reliera
Lyon, Clermont-Ferrand et Bordeaux.
Le chemin de fer fait partie des infrastructures que nous devons maintenir et développer dans l'intérêt du Massif central.
Outre la partie essentielle Paris - Clermont-Ferrand, deux itinéraires existants irriguent le territoire vers le sud, vers
Béziers par le Cantal et l'Aveyron, vers Nîmes, Montpellier et Marseille, par la Haute-Loire, la Lozère et le Gard.
Il est important de rappeler que la longueur de la ligne Clermont-Ferrand - Nîmes est de 303 kilomètres, donc inférieure
à celle de l'axe Clermont-Ferrand - Béziers, long de 394 kilomètres et qui, lui, suit le même parcours que l'autoroute A
75.
Par ailleurs, l'essor de cette ligne Clermont-Ferrand - Nîmes n'implique pas d'investissements lourds, hormis des
travaux d'entretien. Je ne peux que rappeler que cet axe ferroviaire est exceptionnel du fait des gorges magnifiques qu'il
traverse et des paysages somptueux et variés qu'il offre à la vue de ses passagers ; vous les connaissez bien,
monsieur le ministre. (M. le ministre acquiesce.)
En outre, pour son fonctionnement, les rampes d'accès par les Cévennes ne rendent pas tributaires de frais
d'exploitation complémentaires les transits de voyageurs et de services de marchandises.
En conclusion, cette ligne, qui comprend un nombre de voyageurs supérieur à d'autres - sa fréquentation étant « dopée
» par un attrait touristique - et qui rend plus courtes les communications entre Paris et Nîmes, l'Ouest et le bassin
méditerranéen, doit être considérée comme une transversale économique pour un aménagement équilibré des voies de
communication sur le territoire.
C'est pourquoi nous attendons de vous, monsieur le ministre, la garantie de la pérennité, voire de l'essor de cette ligne
SNCF.
M. le président. La parole est à M. le ministre.
M. Jean-Claude Gayssot, ministre de l'équipement, des transports et du logement. Vous le savez, monsieur le
sénateur, le Gouvernement a fait le choix du développement du transport ferroviaire, qui dispose d'indéniables atouts en
matière de sécurité, de respect de l'environnement, d'aménagement du territoire et grâce à la complémentarité qu'il offre
par rapport aux différents modes de transport.
Il y a là, me semble-t-il, un certaine rupture avec les politiques menées jusqu'à présent, qui ont contribué, vous le savez
également, à la fermeture de nombreuses lignes ferroviaires.
Ainsi, le Gouvernement a souhaité qu'une somme de l'ordre de 120 milliards de francs soit consacrée aux
investissements ferroviaires entre 2000 et 2010.
Je tiens de nouveau à souligner qu'outre la création de nouvelles lignes de TGV, qui sont bien sûr nécessaires - Nîmes
sera à moins de trois heures de Paris, en 2001, grâce au TGV Méditerranée -, il s'agira d'assurer la modernisation de
l'adaptation des lignes classiques, mais aussi la régénération du réseau existant, à laquelle seront affectés 4 milliards à
4,5 milliards de francs chaque année.
C'est ainsi que, comme vous le soulignez, il est prévu d'améliorer la desserte ferroviaire de l'Auvergne. J'ai bien compris
le sens de votre question sur ce point. En ce qui me concerne, je ne souhaite pas opposer la ligne
Paris-Clermont-Béziers à la ligne Clermont-Nîmes. La première traverserait, selon vous, le Cantal et l'Aveyron. Elle
passe également par la Lozère, vous le savez.
En ce qui concerne plus particulièrement la ligne Clermont-Nîmes, il est clair qu'elle répond à un besoin d'aménagement
équilibré du territoire. Sa pérennité doit donc être assurée.
Sur cette ligne circulent quotidiennement plusieurs dessertes nationales : il s'agit du Cévenol, effectuant la relation
Paris-Marseille, ainsi que de deux trains assurant la desserte aller-retour entre Clermont et Nîmes.
De plus, deux trains transportent du bois deux fois par semaine entre Langeac et Tarascon, avec les conséquences sur
le trafic routier que vous devinez. Les déplacements sur cette ligne correspondent essentiellement à des besoins de
transport régionaux et interrégionaux. Il convient à cet égard que le chemin de fer puisse répondre au développement du
tourisme sur cette ligne, qui traverse une région ayant fait le choix de faire valoir ses atouts manifestes dans ce
domaine. Vous l'avez souligné, et je ne puis que partager votre point de vue.
C'est donc dans la perspective d'un développement accru du tourisme que la SNCF, en collaboration avec les
partenaires locaux, notamment avec le département de la Haute-Loire, proposera, pour les mois de juillet et d'août
prochains, un produit complet ayant pour vocation de promouvoir le tourisme dans le Haut-Allier. Deux jours par
semaine, il sera ainsi possible de prendre un train spécial pour visiter les divers sites touristiques entre Langeac et
Langogne, et les sportifs pourront associer au voyage en train une descente de l'Allier en canoë. Ce développement des
fonctions touristiques de la ligne est évidemment totalement compatible avec ses fonctions de base.
M. le président. Merci pour ce voyage très agréable, monsieur le ministre !
M. Guy Vissac. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. Vissac.
M. Guy Vissac. Je remercie M. le ministre, qui connaît très bien tant le parcours en question que le dossier
correspondant.
Il a cité à plusieurs reprises le trafic de transport de bois à partir de Langeac et le flux touristique vers le sud. En tant
que maire de cette ville et président du syndicat qui traite de ce dossier, je suis satisfait de la réponse qu'il m'a
apportée.
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