Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 11/02/1999
M. Emmanuel Hamel attire l'attention de Mme le ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement sur l'avis du conseil économique et social (CES) sur le rapport intitulé " Quel commerce demain ? " adopté par cette assemblée au cours de sa séance du 13 janvier 1999 et dans lequel ses auteurs estiment, à la page I-27, qu'il faut " repenser l'esthétique de l'architecture commerciale " et amplifier les opérations de rénovation et de réhabilitation des sites commerciaux. Il lui demande quelle est sa réaction face à cette suggestion et si le Gouvernement envisage d'inciter à sa réalisation.
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Transmise au ministère : Culture
Réponse du ministère : Culture publiée le 20/05/1999
Réponse. - La fonction commerciale est, et a toujours été depuis l'Antiquité, une activité essentielle à la vie collective au sein des établissements humains et particulièrement au sein des villes dont elle fait partie intrinsèque et modèle la morphologie et le développement. Cette fonction s'est, jusqu'à une époque récente, parfaitement intégrée au tissu urbain et a principalement participé à l'architecture des centres et quartiers anciens. Tel n'est plus le cas aujourd'hui où la pression économique et les nouveaux modes et réseaux de distribution l'ont tout à la fois déconnectée du contexte local et de ses qualités propres, et déplacée en périphérie en des pôles dont la mono-spécificité, l'organisation fonctionnelle et l'expression volumétrique et architecturale n'ont plus aucun rapport avec la ville, sont histoire ni sa culture. Nombre de problèmes d'absence de qualité se posent donc aujourd'hui sur les commerces en centre ancien et sur les récents sites commerciaux nés du développement de la distribution de masse, souvent situés en entrées de villes. En espace protégé, toutes opérations et travaux étant assujettis à autorisation préalable au titre des différentes lois de protection (monuments historiques, secteurs sauvegardés et zones de protectoin du patrimoine architectural, urbain et paysager), un réle effort est consenti, avec le concours des architectes des bâtiments de France, pour renouer avec la tradition de qualité esthétique et de qualité de service attachée au commerce des centres et quartiers urbains. Qu'il s'agisse du petit commerce indépendant, des magasins franchisés ou des grandes enseignes, qu'il s'agisse de travaux ponctuels ou d'opérations d'aménagement commercial, une meilleure attention et souvent portée par les maîtres d'ouvrage à l'intégration urbaine et architecturale des commerces. Par ailleurs cette préoccupation n'est plus totalement absente en ce qui concerne le commerce périphérique et notamment les hypermarchés puisque tant les nouvelles opérations que l'amélioration des sites existants commencent à faire uvre d'architecture. Une importante évolution des mentalités et aussi en cours chez la clientèle. En retour, cette demande de qualité d'accueil commence à être mieux perçue des commerçants et les mesures qualitatives de traitement des devantures et des enseignes ne sont plus abordées comme source de surcoût rédhibitoire mais comme facteur supplémentaire d'attraction commerciale. Il convient donc non pas tant de repenser l'esthétique de l'architecture commerciale que de ménager les conditons de l'émergence d'une véritable architecture attachée à la fonction commerciale qui soit en accord avec l'architecture environnante ou qui, en site nouveau, manifeste un réel souci esthétique. Un rapprochement et en cours sur ces questions entre le ministère de la culture et de la communication et le secrétariat d'Etat aux petites et moyennes entreprises, au commerce et à l'artisanat pour dégager les mesures d'encouragement qui pourraient être conjointement mises en uvre, notamment dans le cadre plus large de la réflexion en cours sur l'évolution des entrées de villes, développées depuis vingt ans de façon anarchique.
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