Question de M. PEYRAT Jacques (Alpes-Maritimes - RPR) publiée le 04/02/1999

M. Jacques Peyrat appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur l'avenir de l'enseignement de l'italien dans les établissements scolaires des Alpes-Maritimes. De nombreux professeurs craignent en effet la disparition prochaine dans leur établissement de l'enseignement de l'italien en tant que langue de proximité actuellement dénommée LV1 bis et son remplacement par de simples ateliers de pratique linguistique. Si tel était le cas, cela irait incontestablement à l'encontre des efforts déployés depuis plusieurs années dans le département, qui permettent aujourd'hui à 35 collèges de dispenser l'enseignement de l'italien dès la sixième en parallèle avec celui de l'anglais. L'étude précoce de cette langue est en effet une nécessité dans le département frontalier des Alpes-Maritimes, tant du point de vue culturel que du point de vue économique. A cet effet, une politique cohérente a d'ailleurs été mise en place, depuis l'école élémentaire jusqu'au supérieur. Il faut signaler par exemple la création de deux instituts universitaires de technologie (IUT) franco-italiens à Menton et à Sophia-Antipolis. Au moment où l'Italie instaure l'étude d'une deuxième langue vivante dès la sixième dans les zones frontalières, et où l'intégration européenne supprime les barrières frontalières, il serait regrettable de renoncer à ce statut de langue de proximité (LV1 bis). C'est pourquoi il lui demande de lui préciser ses intentions en la matière, et s'il ne serait pas préférable au contraire d'opter pour un statut spécifique, lié à la situation géographique et économique des Alpes-Maritimes, et proche de celui qui existe déjà en Alsace pour l'allemand.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 25/03/1999

Réponse. - La maîtrise des langues étrangères est aujourd'hui le gage d'une ouverture des élèves sur le monde en même temps qu'un facteur décisif d'insertion sociale et professionnelle. Elle constitue à ce titre une priorité dans la formation des jeunes. Cette formation doit être assurée dans diverses langues étrangères. Pour répondre à ces besoins, une réflexion globale sur l'enseignement des langues a été menée au sein du ministère de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie. Elle vise à améliorer le niveau de nos élèves en langues vivantes, notamment en communication orale. La généralisation de l'enseignement d'une langue vivante dans le primaire devrait constituer un élément important de l'amélioration de l'apprentissage des élèves. A la rentrée 1999, la quasi-totalité des élèves des classes de CM2 bénéficieront d'un enseignement de langue vivante et cette mesure devrait être étendue aux CM1. Cet enseignement d'une heure et demie par semaine sera un véritable apprentissage. Les parents se verront offrir la possibilité de choisir la langue étudiée par leurs enfants parmi celles proposées en sixième dans le collège du secteur ; ceci permettra d'établir une continuité entre le premier et le second degré. Les parents d'élèves des Alpes-Maritimes peuvent donc demander l'ouverture de cours d'italien dès lors qu'ils sont suffisamment nombreux à le souhaiter et que cette langue est offerte en première langue dans le collège de leur secteur. La deuxième langue vivante est offerte en classe de quatrième et non en sixième. A ce niveau, les programmes ne prévoient qu'une seule langue. De plus, l'établissement d'une carte des langues dans chaque académie permettra de maintenir l'enseignement des langues moins enseignées, telles que l'italien, dans des conditions rationnelles et des campagnes d'information sur les spécificités et l'intérêt de chaque langue seront menées auprès des élèves et de leurs parents.

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