Question de M. DÉSIRÉ Rodolphe (Martinique - RDSE) publiée le 28/01/1999
M. Rodolphe Désiré attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur le fait que la Martinique vient de connaître huit semaines de grève des ouvriers de la banane avec blocage du port de Fort-de-France et de toutes les activités commerciales afférentes. Les conséquences économiques sont d'ores et déjà catastrophiques pour les entreprises martiniquaises, voire pour les collectivités locales compte tenu du manque à gagner provenant du non-recouvrement de la taxe de l'octroi de mer. Pour sa part, le quotidien France-Antilles annonce une perte financière globale évaluée à 250 millions de francs, affectant tout particulièrement les petites et moyennes entreprises de la Martinique. L'hypothèque économique que les conséquences induites par ce conflit font peser sur l'avenir de ces entreprises, et plus largement sur l'emploi, pourrait devenir irréversible si aucun dispositif adéquat ne venait à être mis en place pour les aider à relancer leurs activités. Cette crise autant économique que sociale qui constitue une situation exceptionnelle et jamais vue à la Martinique appelle une réponse d'urgence à caractère elle aussi exceptionnel. On peut rappeler qu'après les événements de mai 68, le Gouvernement avait instauré un système d'avances exceptionnelles de trésorerie (AET), prêts bonifiés distribués par le canal des banques et abondés par des fonds publics, destinés précisément à relancer l'activité économique du pays. Il lui demande donc de lui indiquer quelles mesures immédiates il compte prendre pour faire face à une telle situation et s'il n'est pas urgent de mettre très rapidement en place pareil dispositif afin de relancer l'économie martiniquaise.
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Réponse du ministère : Économie publiée le 15/04/1999
Réponse. - Les services du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie ont demandé à l'institut d'émission des départements d'outre-mer, qui effectue un suivi de la situation économique dans les départements d'outre-mer, d'examiner l'impact de ce conflit social sur le secteur productif. En première analyse, cette grève ne semble pas à ce stade avoir entraîné des défaillances massives d'entreprises. En revanche, elle a pu entraîner une distorsion du cycle économique en déprimant temporairement la consommation. Le rétablissement de l'approvisionnement de l'île devrait permettre un rattrapage sur ce plan. Toutefois, afin de répondre aux entreprises qui connaîtraient des difficultés, deux réunions du CODEFI ont été organisées depuis le début de l'année. Les administrations et le secteur bancaire ont indiqué qu'ils étaient prêts à apporter leur aide aux entreprises qui seraient les plus gravement touchées par le conflit. Les demandes d'aides sont actuellement examinées au cas par cas. Dans ce contexte, les entreprises du secteur de la banane pourront faire l'objet d'un traitement spécifique de leurs difficultés. Il est maintenant essentiel pour l'avenir de la Martinique que localement les différents acteurs économiques entament une réflexion sur la manière d'éviter qu'une telle situation se reproduise.
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