Question de Mme BEAUDEAU Marie-Claude (Val-d'Oise - CRC) publiée le 21/01/1999
Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale sur l'existence d'un nouveau type de scanner permettant une exploration du corps entier et capable de dépister les cellules cancéreuses plus précocement que le scanner classique. Il s'agit d'une tomographie par émission de positions, appareil issu de la médecine nucléaire de la même taille et même configuration qu'un scanner classique. Cet appareil explore la fixation, par les cellules cancéreuses, d'une molécule de sucre rendue radioactive. Les expérimentations réalisées aux USA et au Japon se révèlent concluantes. Lors du récent congrès mondial de radiologie, les résultats positifs des essais ont été rappelés et largement confirmés. Elle lui fait remarquer que cet appareil présente les avantages de déceler les cellules malignes, les métastases dans l'ensemble de l'organisme, de suivre l'évolution de la maladie sous traitement anticancéreux, de dépister une récidive. Actuellement, notre pays possède trois appareils : à Orsay, Caen et Lyon. Les malades en France sont donc privés de l'usage de cet appareil, alors qu'il est couramment utilisé en Belgique, Angleterre, Espagne, Allemagne. Elle lui demande de lui faire connaître les raisons justifiant le refus de généralisation de l'utilisation de cet appareil en France, et les mesures qu'il envisage pour doter les grands centres hospitaliers du nouveau scanner pour la cancérologie.
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Réponse du ministère : Santé publiée le 16/12/1999
Réponse. - L'honorable parlementaire a appelé l'attention de mon prédécesseur sur les perspectives de diffusion sur le territoire national des caméras à positons. Ces équipements d'imagerie relèvent d'une technique d'investigation connue sous le nom de tomographie par émissions de positons. Elle permet, par l'utilisation conjointe de radioéléments in vivo et d'un équipement adapté aux rayonnements émis par ces radioéléments, d'obtenir des images fonctionnelles des organes ainsi que des informations concernant leur métabolisme. La tomographie par émission de positons constitue une technique ancienne mais sa diffusion est restée longtemps limitée en France à trois centres pour des applications liées à la recherche, notamment dans le domaine des neurosciences. Cette technique suscite actuellement un intérêt renouvelé compte tenu de ses possibles applications cliniques, particulièremenrt en cancérologie du fait de l'autorisation de mise sur le marché d'un radiotraceur, le fluoro-désoxy-glucose marqué au fluor, qui permet de détecter dans l'organisme les cellules tumorales. Des études ont mis en évidence l'intérêt de la tomographie au fluoro-désoxy-glucose pour différentes indications : diagnostics initiaux, bilans d'extension, suivi thérapeutique des traitements par chimiothérapie ou radiothérapie. Sur le plan technologique, il importe de souligner que les examens au fluoro-désoxy-glucose sont réalisables non plus seulement avec des caméras à positons mais également avec des caméras conventionnelles adaptées, dites caméras en coïncidence. Actuellement, de nombreux projets d'installation émergent à l'initiative d'établissements de santé et de centres de lutte contre le cancer pour l'installation de caméras à positons ou de caméras à scintillation utilisées en coïncidence. La mise en service de ces équipements ne peut se réaliser que dans le cadre de la carte sanitaire et de la procédure administrative afférente qui subordonne toute installation à la délivrance d'une autorisation ministérielle. Depuis la fin de l'année 1998, trois autorisations d'installation ont été délivrées aux centres de lutte contre le cancer de Nantes et de Rennes et à l'Assistance publique - hôpitaux de Paris pour l'installation de caméras à positons. Trois autres autorisations ont été délivrées au centre de lutte contre le cancer Léon-Bérard, au centre anticancéreux Antoine-Lacassagne et à l'Assistance publique - hôpitaux de Paris pour l'installation de caméras en coïncidence. Ces décisions s'inscrivent dans le cadre de la mise en uvre d'une politique nationale visant à promouvoir une évaluation clinique et médico-économique des techniques d'imagerie à positons sur des sites hautement spécialisés en cancérologie. Les résultats de ces évaluations permettront de déterminer les potentialités et les modalités de diffusion de ces techniques sur l'ensemble du territoire national.
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