Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 31/12/1998
M. Emmanuel Hamel attire l'attention de Mme le ministre de la jeunesse et des sports sur l'information parue à la page 15 du quotidien le Figaro du 9 décembre 1998 selon laquelle un rapport sur le dopage réalisé par un comité d'expertise collective du Centre national de la recherche scientifique propose " d'enquêter sur l'étendue, les modalités, les sports et la nature des populations concernées par le dopage, de mesurer les effets à long terme sur la santé, la durée de vie des anciens sportifs ". Il lui demande quelle est sa réaction face à ces deux suggestions et si elle estime, comme les auteurs du rapport mentionnée ci-dessus, que " sans attendre, il faut également former les praticiens à ce mode d'exercice (contrôles antidopage), s'assurer que les équipes sportives aient un contrat avalisé par l'ordre des médecins ".
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Réponse du ministère : Jeunesse publiée le 11/03/1999
Réponse. - Dans le courant de l'année 1996, le ministère de la jeunesse et des sports a souhaité s'associer à une démarche de réflexion et d'expertise collective et scientifique sur le thème du dopage que proposait d'entreprendre le Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Ainsi, un des objectifs a été de mettre en place, avec le soutien d'un groupe pluridisciplinaire d'experts, une veille scientifique, épidémiologique et d'observer également, d'un point de vue sociologique, les différents aspects du dopage. Les conclusions de ce rapport ont montré que le dopage était effectivement un véritable problème de santé publique. Cependant, celles-ci soulignent également, ainsi qu'il en est fait état, le manque de données épidémiologiques sur le sujet et notamment sur " l'étendue, les modalités, les sports et la nature des populations concernées par le dopage ". Afin de pouvoir agir et évaluer l'ampleur de ce phénomène, madame la ministre de la jeunesse et des sports a demandé la réalisation d'un " état des lieux " épidémiologique intégrant la pratiques sportives des licenciés mais également des non-licenciés. Ces enquêtes épidémiologiques s'adosseront aux données médicales et sociologiques issues de plusieurs groupes de travail. L'analyse des données médicales englobe les mesures destinées à améliorer l'accès aux soins, l'accompagnement médical, ainsi que les rapports entre le dopage et la toxicomanie. De même, l'analyse sociologique étudiera, comme le préconise ce rapport, les " prédispositions et les prises de position des différents acteurs du système des sports ". Mme la ministre a souhaité que ces enquêtes épidémiologiques s'inscrivent dans le temps afin qu'il soit possible de suivre l'évolution des comportements de consommation de ces substances et d'avoir une meilleure connaissance des prises de risques, qu'il s'agisse de celles des jeunes ou de celles des sportifs. A ce sujet, des logiciels interactifs au sein de " bornes interactives " qui vont être placées dans différents lieux permettront de recueillir les premières informations qui serviront à l'élaboration de ces enquêtes. En complément, il faut souligner que la veille sanitaire des sportifs s'appuie sur des structures déjà existantes et que le réseau organisé autour de la pharmacovigilance et de la pharmacodépendance tient compte de l'usage détourné de médicaments à des fins de dopage. S'agissant de la formation des médecins préleveurs aux contrôles antidopage, plusieurs journées de formation ont été entreprises durant l'année 1998. Les directions régionales de la jeunesse et des sports suivent de manière continue les médecins préleveurs et veillent à la mise à jour de leur connaissance de la procédure. En outre, dans le cadre de la mise en place d'un dispositif d'assurance qualité relatif au contrôle antidopage, les médecins préleveurs sont attentifs à tous les progrès techniques, et, plus particulièrement, à l'adoption du nouveau matériel de prélèvement. Il faut ajouter à cette formation technique, relayée par la diffusion de nombreux documents édités par le ministère (Manuel du médecin préleveur), les bénéfices d'une formation médicale commune à la prévention du dopage et des toxicomanies qui leur est offerte chaque année par le ministère. Quant au prélèvement urinaire, puisqu'il est fait par un médecin, il offre également au sportif la possibilité de demander des informations et des conseils, dans un cadre de prévention du dopage. Enfin, le projet de loi sur la protection de la santé des sportifs et la lutte antidopage, qui est en cours d'adoption par le Parlement, prévoit des mesures permettant de reconnaître une véritable médecine du sport et de garantir l'indépendance des médecins du sport employés par les équipes sportives.
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