Question de M. SERGENT Michel (Pas-de-Calais - SOC) publiée le 31/12/1998
M. Michel Sergent attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur la lutte anti-salmonelle. Première cause de toxi-infection alimentaire en France, la salmonelle doit être combattue dans toutes les étapes de la filière agro-alimentaire. Il lui demande de bien vouloir lui préciser les grandes lignes d'action élaborées par ses services et ceux de la direction générale de l'alimentation pour lutter efficacement contre cette paratyphoïde.
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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 25/03/1999
Réponse. - Le nombre annuel de foyers de toxi-infections alimentaires collectives déclarés en France est voisin de 400. L'enquête épidémiologique menée à la suite de chaque déclaration permet d'identifier l'agent pathogène responsable dans près de 60 % des cas. 75 % des foyers dont l'agent a été identifié sont liés au développement de salmonelles dans un aliment. C'est pourquoi, conscient de l'importance de ce problème de santé publique, le ministère de l'agriculture et de la pêche poursuit, depuis de nombreuses années, une lutte contre l'apparition de ces accidents alimentaires. En raison de la complexité de l'épidémiologie des salmonelloses, cette lutte est menée sur plusieurs fronts correspondants aux différentes aspects de la genèse des toxi-infections alimentaires. Les erreurs dans le processus de préparation d'un aliment porteur de salmonelles, et principalement le non-respect de la chaîne du chaud ou du froid, constituent le facteur principal d'apparition d'une salmonellose alimentaire. C'est pourquoi le ministère de l'agriculture et de la pêche a pris des arrêtés, réglementant de façon stricte, toutes les activités de préparation des denrées alimentaires d'origine animale, tant au niveau des ateliers de transformation, de manipulation ou de stockage qu'au niveau des cuisines de la restauration collective ou commerciale et de la distribution. Par ailleurs, une part importante des foyers de salmonellose alimentaire étant liée à des défauts d'hygiène lors de la préparation ou la conservation des denrées par la consommateur, plusieurs actions d'information à son intention ont été conduites. Il s'avère nécessaire, en parallèle de ces actions visant à limiter les risques de multiplication des salmonelles dans les aliments et donc d'apparition de maladie chez le consommateur, de lutter contre la contamination des matières premières alimentaires elles-mêmes. C'est ainsi que le ministère de l'agriculture et de la pêche a fixé réglementairement des normes microbiologiques s'appliquant à ces denrées. En ce qui concerne les salmonelles, notamment, il convient de souligner que ces normes sont particulièrement strictes, puisqu'elles requièrent pour la majorité des denrées leur absence dans 25 grammes du prélèvement analysé. Enfin, compte tenu de l'importance des toxi-infections alimentaires collectives liées au développement de salmonelles dans des produits préparés avec des ufs porteurs de ces bactéries, le ministère de l'agriculture et de la pêche met en place une action d'envergure de lutte contre les salmonelles dans la filière de production des ufs de consommation, depuis les élevages et les couvoirs de reproduction des poules en amont, jusqu'aux élevages de ponte des ufs en aval. Cette lutte, initialement basée sur le volontariat des professionnels qui y ont adhéré massivement, est assortie d'une incitation financière de l'Etat. Elle a permis d'obtenir dans cette filière l'un des meilleurs niveaux sanitaires d'Europe. En 1998, le ministère de l'agriculture et de la pêche renforce encore ce programme en le rendant obligatoire et en l'assortissant d'une importante participation financière de l'Etat. De nouveaux programmes volontaires de prévention ont également été mis en place ou vont l'être, et concerneront les différents niveaux de production des autres filières avicoles.
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