Question de M. LASSOURD Patrick (Ille-et-Vilaine - RPR) publiée le 03/12/1998
M. Patrick Lassourd attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur l'arrêté du 12 août 1998 qui frappe la profession des médecins radiologues d'une baisse de 13,5 % de leur lettre clé, s'ajoutant à la baisse de 2,5 % survenue en juin 1998 par révision de leur nomenclature. Cette mesure sanctionne et décourage une profession en pleine expansion, contrainte de recourir à des moyens de plus en plus modernes, et donc coûteux, d'investigation. Le rôle important joué par les radiologues en matière de dépistage, notamment, si favorable à la santé de nos concitoyens, ne doit pas être freiné. L'objectif de cet arrêté visait à réaliser une économie de 450 millions de francs. Il revêt donc un caractère transitoire. Or aucune indication n'a été communiquée à la profession quant aux délais d'application de cette mesure pénalisante. Pourtant, les statistiques mensuelles de l'assurance maladie permettent de prévoir le moment où l'objectif sera atteint. La Fédération nationale des médecins radiologues a demandé à madame le ministre un calendrier de retour à la lettre clé à sa valeur antérieure. Cette réponse leur est nécessaire pour leur permettre de faire face à leurs engagements, dans les nouvelles conditions créées par cette mesure. Il lui demande de bien vouloir lui indiquer les délais d'application de cet arrêté, afin de rassurer une profession inquiète. En outre, si, comme cela est prévisible, les spécialistes sont appelés à des reversements au titre de la clause de sauvegarde pour l'année 1998, il souhaite savoir si les radiologues devront payer une deuxième fois.
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Réponse du ministère : Emploi publiée le 08/04/1999
Réponse. - Les honoraires de radiologie ont connu au début de l'année 1998 une évolution extrêmement rapide, incompatible avec l'objectif national de dépenses d'assurance maladie voté par le Parlement pour 1998. Après concertation et en l'absence d'un accord avec les représentants des radiologues, le Gouvernement a décidé en août dernier de baisser temporairement la valeur de la lettre clé applicable aux actes de radiologie. Cette baisse n'emportait pas jugement d'une profession qui, avec l'ensemble du corps médical, mérite la confiance que lui portent nos concitoyens. Elle avait pour objectif de ramener le taux de croissance des dépenses de radiologie à un niveau compatible avec celui voté pour l'ensemble des dépenses d'assurance maladie, soit environ 2,2 %. Accepter une augmentation des honoraires de radiologie ou de toute autre dépense de santé telle que celle constatée au début de l'année 1998 conduit inévitablement soit à augmenter les cotisations soit à diminuer les remboursements. Les discussions avec les représentants de la profession ont été poursuivies et un accord a été conclu avec le président de la Fédération nationale des médecins radiologues le 9 février dernier par lequel le Gouvernement et les radiologues s'accordent sur la nécessité d'améliorer la qualité des soins radiologiques et d'optimiser les dépenses d'assurance maladie en radiologie. En application de ce protocole, la valeur de la lettre clé Z 1 a été porté de 9,47 francs à 10,60 francs le 25 février dernier. De plus, des bilans seront établis au bout des quatre et huit premiers mois de l'année 1999 et la valeur de la lettre clé sera alors éventuellement modifiée pour garantir une évolution globale des dépenses de radiologie sur 1998 et 1999 conforme aux objectifs fixés pour les honoraires de spécialistes sur ces deux années. Par ailleurs, le Gouvernement s'est engagé à soutenir l'initiative de la Fédération en vue de créer un dispositif de recueil et d'analyse des données médicales concernant l'exercice de l'imagerie. L'observatoire ainsi créé contribuera à l'auto-évaluation par les radiologues de leurs pratiques, à l'établissement des références de bonne pratique et au développement des études épidémiologiques. En outre, les radiologues se sont engagés à participer activement à la généralisation du dépistage des cancers ainsi qu'à la mise en place d'un contrôle technique des appareils de radiologie et à favoriser activement le développement de la télétransmission des feuilles de soins. Enfin, le Gouvernement a décidé de confier à une personnalité qualifiée une mission de réflexion sur l'avenir de l'imagerie médicale en France à laquelle les professionnels seront bien évidemment associés.
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