Question de M. VASSELLE Alain (Oise - RPR) publiée le 05/11/1998
M. Alain Vasselle attire l'attention de Mme le ministre de la jeunesse et des sports sur les légitimes inquiétudes exprimées par bon nombre d'élus locaux ruraux sur les problèmes que rencontrent aujourd'hui les petites associations sportives oeuvrant chaque semaine dans le domaine du football. En effet, de nombreux dirigeants sportifs assumant des responsabilités au sein d'associations footballistiques en zone rurale ont exprimé récemment leurs inquiétudes auprès des élus locaux, en particulier les maires des petites communes, concernant l'effet " coupe du monde " qui se traduit par un afflux massif de jeunes licenciés. Cette question est importante car plusieurs milliers de jeunes se présentent aujourd'hui aux portes du club de leur village, lequel ne peut pas toujours répondre favorablement à cette forte demande en raison de structures d'équipements insuffisantes et du manque croissant de dirigeants bénévoles et d'éducateurs sportifs. Souvent, les villages ruraux ne possèdent pas de terrains d'entraînement en quantité suffisante. Les jeunes licenciés ne peuvent pas être totalement accueillis par l'association sportive locale, ce qui pose de sérieux problèmes dans la pratique sportive du football dans notre pays. L'Etat doit assumer ses missions au premier rang desquelles figure la pratique sportive, gage d'une meilleure insertion sociale des licenciés amateurs et des plus jeunes en particulier. En conséquence, il la remercie à l'avance de bien vouloir lui indiquer la position ministérielle face à cette situation, tout en sachant que les budgets actuels des petites communes rurales ne peuvent générer de nouveaux crédits financiers susceptibles de concrétiser des investissements supplémentaires dans des structures sportives.
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Réponse du ministère : Jeunesse publiée le 28/01/1999
Réponse. - Mme la ministre de la jeunesse et des sports mesure pleinement l'engouement suscité par la Coupe du monde de football auprès des jeunes et les effets induits auprès des maires des petites communes et des responsables d'associations sportives, confrontés à des difficultés pour accueillir les jeunes dans les meilleures conditions. A cet effet, la politique lancée en 1998 et renforcée en 1999 intègre résolument dans ses priorités un meilleur accès des publics, et notamment des jeunes, aux pratiques sportives régulières. Cette volonté s'exprime notamment à travers plusieurs dispositifs : la relance de l'opération " ticket sport " qui permettra aux jeunes la découverte d'activités pendant les vacances scolaires, le renforcement du dispositif " coupon sport " qui viendra abaisser les coûts d'adhésion aux clubs sportifs, la mise en place au plan local de " contrats jeunesse et sport " permettant d'organiser avec le secteur associatif une offre cohérente et large d'activités sportives, culturelles et éducatives, enfin, une nouvelle initiative intitulée " un, deux, trois... à vous de jouer " née d'une volonté qui s'est exprimée dès la fin de la Coupe du monde de ne pas laisser retomber la dynamique qui s'était créée. En effet, au-delà de l'enthousiasme général qu'ils ont manifesté autour de l'équipe championne du monde, des millions de Françaises et de Français ont souhaité que continuent de souffler, sur le sport, les valeurs de solidarité, de générosité, de tolérance, de fraternité. Aussi, cette opération appelle à prolonger l'esprit " Coupe du monde " par un soutien au plan national et local des actions et des animations qui auront plusieurs caractéristiques : associer étroitement le sport à la solidarité sociale, à la culture, à la citoyenneté, à l'ouverture au monde ; impliquer fortement la jeunesse, au travers des associations, des groupes de quartiers, des clubs sportifs, des mouvements d'éducation populaire, des fédérations, en étroite collaboration avec les comités olympiques, ainsi que les services de l'Etat. Les projets, étudiés par un comité national de parrainage, bénéficieront de l'aide du ministère de la jeunesse et des sports qui consacrera un crédit de quinze millions de francs au plan national à cette opération, du ministère de la ville, des collectivités locales et des entreprises qui s'associeront à l'opération. Par ailleurs, la part régionale du Fonds national pour le développement du sport (FNDS) va, pour la deuxième année consécutive, augmenter de manière significative. Ces crédits bénéficieront en priorité aux petits clubs. Il apparaît toutefois souhaitable d'encourager les clubs de football des petites communes à se regrouper sous la forme d'entente et à mettre en commun leurs moyens, notamment lorsqu'il convient d'assurer l'accueil et le perfectionnement des jeunes. Enfin, s'agissant des équipements sportifs réalisés par les collectivités territoriales et présentant un intérêt local, ceux-ci peuvent bénéficier d'une aide financière au titre de la dotation globale d'équipement. Consciente de l'étendue des besoins à cet égard, Mme la ministre a néanmoins souhaité qu'une aide puisse également être apportée au titre du Fonds national pour le développement du sport, en direction d'équipements sportifs destinés aux quartiers défavorisés ou aux zones rurales en difficulté, dont les initiatives en faveur du sport doivent être effectivement encouragées.
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