Question de M. SIGNÉ René-Pierre (Nièvre - SOC) publiée le 25/11/1998

M. René-Pierre Signé appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur la situation du lycée professionnel François-Mitterrand de Château-Chinon. Ce lycée recrute ses élèves dans la Nièvre pour 90 % de ses effectifs. La situation démographique de la Nièvre et plus particulièrement du Morvan est à la baisse régulière. Dans les années 1985-1991, depuis l'aménagement dans les nouveaux locaux, les effectifs étaient supérieurs à 400, pour 1992-1996 ils ont chuté autour de 330. 1997-1998 a vu une reprise avec 433, reprise qui ne s'est pas confirmée cette année puisque les inscrits ne sont que de 311. Des propositions sont à faire pour freiner cette baisse d'effectifs, propositions générales et à court terme. Pour les premières : offrir des formations à fort pouvoir d'attraction dépassant la zone de recrutement local et même régional, ne pas se mettre en concurrence avec les villes environnantes (Nevers et Autun), bien étayer les deux pôles d'excellence : hôtellerie et métiers de l'alimentation et arts du bois en assurant la formation de base au niveau V (brevet d'études professionnelles et certificat d'aptitude professionnelle), consolider le pôle tertiaire extrêmement fragile (3 élèves en BEP de comptabilité). Des propositions peuvent enrayer le déclin. Elles peuvent être étudiées en fonction des possibilités locales et si une volonté politique s'affirme pour la survie de cet établissement.

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Réponse du ministère : Coopération publiée le 17/02/1999

Réponse apportée en séance publique le 16/02/1999

M. René-Pierre Signé. Ma question vise à appeler l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la
recherche et de la technologie sur la situation du lycée professionnel François-Mitterrand de Château-Chinon. Ce lycée
recrute ses élèves dans la Nièvre pour 90 % de ses effectifs. La situation démographique de ce département, et plus
particulièrement du Morvan, est en baisse régulière. Dans les années 1985-1991, après l'aménagement de nouveaux
locaux, les effectifs étaient supérieurs à 400. De 1992 à 1996, il ont chuté autour de 330. La reprise à laquelle on a
assisté en 1997 et en 1998 ne s'est pas confirmée cette année puisque les inscrits ne sont que 311.
Des propositions générales et des propositions à court terme doivent être faites pour freiner cette baisse d'effectifs.
Pour les premières, il conviendrait d'offrir des formations à fort pouvoir attractif dépassant la zone de recrutement local -
et même régional -, de ne pas se mettre en concurrence avec les villes environnantes de Nevers et d'Autun, de bien
étayer les deux pôles d'excellence - hôtellerie et métiers de l'alimentation et arts du bois - en assurant la formation de
base au niveau V et de consolider un pôle tertiaire extrêmement fragile.
Pour les secondes, divers souhaits - mais j'y reviendrai tout à l'heure - peuvent aussi être exprimés.
Des solutions pédagogiques nouvelles peuvent enrayer le déclin. Elles peuvent être étudiées en fonction des
possibilités locales et si une volonté politique s'affirme pour la survie de cet établissement.
M. le président. La parole est à M. le ministre.
M. Charles Josselin, ministre délégué à la coopération et à la francophonie. Monsieur le sénateur, voici la réponse que
M. Claude Allègre, ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie, m'a chargé de vous
transmettre.
La situation du lycée professionnel François-Mitterrand de Château-Chinon fait actuellement l'objet d'une attention toute
particulière de la part de Mme le recteur de l'académie de Dijon.
Il convient de préciser que, malgré la forte baisse démographique que connaît le département, les effectifs se sont
stabilisés autour de 300 élèves depuis 1994. En effet, ce lycée comptait 295 élèves en 1994, 286 en 1995, 303 en
1996, 340 en 1997 et 313 en 1998.
Grâce à l'effort engagé pour adapter l'offre de formation, la capacité d'accueil du lycée a été maintenue.
Dans le secteur de l'alimentation, le baccalauréat professionnel « restauration » accueille vingt élèves pour vingt-quatre
places disponibles.
L'ouverture d'un CAP « sculpteur » se révèle plus problématique, en raison de la faible demande de cette formation par
les élèves.
Le recteur s'attache à promouvoir l'identité de cet établissement, notamment en étudiant l'ouverture d'une section
préparatoire au baccalauréat professionnel « logistique et transport ». La mise en place de cette formation semble
présenter de bonnes perspectives, car on recense près de cent candidatures pour cette nouvelle formation, alors que
les capacités d'accueil actuelles de l'académie ne représentent que le quart de ce nombre.
Enfin, l'inspecteur d'académie, directeur des services départementaux de l'éducation nationale, ne manquera pas, lors
des procédures d'orientation dans ce secteur, de réexaminer la situation de cet établissement.
M. René-Pierre Signé. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. Signé.
M. René-Pierre Signé. Je vous remercie de votre réponse, monsieur le ministre, qui va à peu près dans le sens
souhaité.
Permettez-moi de reprendre les propositions que j'ai faites tout à l'heure.
Il s'agit d'abord d'éviter la concurrence avec les lycées voisins, concurrence qui a trop souvent été la règle dans les
années précédentes. Il convient ensuite d'étayer nos deux pôles d'excellence que sont l'hôtellerie, les métiers de
l'alimentation et l'art du bois.
Vous me répondez que l'instauration d'une section préparatoire au baccalauréat professionnel en marqueterie serait
difficile, le diplôme n'étant pas créé. Quant à l'ouverture d'un CAP de sculpture sur bois, vous me dites qu'un tel CAP ne
serait pas forcément attractif et qu'au surplus on manque d'enseignants.
Je pense qu'une section post-troisième de BEP « métiers de l'alimentation », avec option « pâtisserie-boulangerie »,
pourrait être pertinente.
Surtout, il serait important d'obtenir en enseignement général les quelques heures nécessaires pour constituer deux
classes en bâtiment bois au lieu d'une seule actuellement, de compléter notre formation d'employés techniques de
collectivités par une adaptation à l'aide à domicile des personnes âgées et de consolider le secteur tertiaire.
Je prends bonne note de la solution novatrice que vous préconisez avec l'ouverture d'un baccalauréat professionnel «
logistique et transport », dont les perspectives semblent intéressantes.
Peut-être conviendrait-il aussi de s'interroger sur le développement des sections bâtiment-maçonnerie, plomberie,
installations sanitaires et thermiques, en collaboration avec le centre de formation d'apprentis de Marzy, largement
saturé.
Je sais, monsieur le ministre, que Mme le recteur est, elle aussi, très préoccupée par l'avenir du lycée de
Château-Chinon, et il serait en effet regrettable qu'en milieu rural un aussi bel établissement soit amené à disparaître
alors qu'il était créé pour apporter une formation locale dans l'espoir de retenir ensuite les élèves et de contribuer à créer
des ateliers et des emplois.
Me permettrai-je de vous rappeler que le président Mitterrand, qui fut à l'origine de la construction de ce lycée, disait
toujours que l'exode rural commençait par l'exode scolaire ?
M. Raymond Courrière. Très juste !
M. René-Pierre Signé. Il y a donc là aussi, sous-jacente, une action en faveur de l'aménagement d'un territoire fragile,
action qui, à l'origine, se voulait exemplaire.
M. Raymond Courrière. Très bien !

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