Question de M. DEBARGE Marcel (Seine-Saint-Denis - SOC) publiée le 22/10/1998
M. Marcel Debarge attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé sur les risques liés à l'écoute de la musique amplifiée. Des règlements existent, mais le public reste mal informé, tout comme les professionnels de la musique. Une étude épidémiologique des atteintes auditives liées à la musique forte, a eu lieu en 1996, auprès de 1 364 personnes de quinze à quarante ans, sans antécédents médicaux relatifs à l'audition. 40 % parmi les personnes interrogées, ayant déclaré fréquenter les discothèques au moins deux fois par an, ont dit avoir déjà souffert de bourdonnements au sortir des établissements. On sait par ailleurs que les baladeurs provoquent des atteintes auditives significatives chez ceux qui les utilisent plus d'une heure par jour. Un sujet sur quatre est touché. 64 % des jeunes qui fréquentent les concerts au moins deux fois par mois présentent des signes de souffrance auditive et connaissent un vieillissement accéléré de leur audition. Le projet de loi de finances pour 1999 prévoit le renforcement des moyens de santé publique et de sécurité sanitaire. Les crédits consacrés à la lutte contre les grands fléaux sanitaires connaîtraient une progression de 3,1 %. Un accent particulier étant mis sur la lutte contre le syndrome immunodéficitaire acquis (sida), la lutte contre l'alcoolisme et le tabagisme. En conséquence, il lui demande de lui indiquer si, dans le cadre du renforcement de la sécurité sanitaire, des crédits sont prévus concernant les risques liés à l'écoute de la musique amplifiée, ainsi que les mesures qu'il envisage de prendre pour mieux informer les familles, et les jeunes en particulier, des risques encourus.
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Réponse du ministère : Santé publiée le 28/01/1999
Réponse. - Diverses études, dont certaines financées par le secrétariat d'Etat à la santé et à l'action sociale, montrent qu'une proportion significative de jeunes Français présentent des atteintes auditives. Ainsi, une étude portant sur près de 2 000 lycéens, dont les deux tiers écoutent régulièrement de la musique, confirme l'existence, pour plus de 9 % d'entre eux, d'un déficit auditif dans les fréquences aiguës dépassant 20 décibels. Même s'il n'est pas toujours facile d'établir une relation directe entre ces atteintes auditives et l'écoute de la musique, il est indéniable que les niveaux pratiqués dans les discothèques et les concerts sont de nature à engendrer des dommages auditifs. Les plus récentes enquêtes effectuées par les services de santé-environnement des directions départementales des affaires sanitaires et sociales montrent une tendance à l'augmentation des niveaux sonores dans les pratiques musicales actuelles. Par ailleurs, les consultations pour troubles auditifs sont de plus en plus fréquentes. Les pertes auditives, généralement temporaires, sont parfois définitives, entraînant ainsi de graves problèmes sanitaires, sociaux et économiques. Les professionnels et le public semblent peut avertis des risques liés à l'écoute de la musique, malgré des initiatives locales et les efforts du secrétariat d'Etat à la santé et à l'action sociale. Le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale a donc pris des mesures pour protéger l'audition en élaborant et en publiant un décret et un arrêté d'application relatifs à la limitation du niveau de pression acoustique des baladeurs musicaux et l'information des utilisateurs, applicables depuis le 1er septembre 1998, ce qui fait de la France le premier pays au monde à prendre de telles dispositions. Par ailleurs, les services du secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale achèvent l'élaboration d'une réglementation prenant largement en compte la protection de l'audition des personnes exposées à des sons amplifiés. Ce projet est orienté vers la surveillance du niveau sonore, la limitation de ce niveau et l'information du public sur les risques et la conduite à tenir en cas de troubles auditifs. De plus, le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale, préoccupé par ce risque sanitaire, souhaite pouvoir accompagner la publication de ce texte par une vaste campagne d'information, avec la collaboration des autres ministres concernés et des différents organismes intéressés, en direction des professionnels et du public, en particulier les jeunes.
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