Question de M. RAFFARIN Jean-Pierre (Vienne - RI) publiée le 22/10/1998

M. Jean-Pierre Raffarin attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur les nombreuses manifestations populaires, rassemblant des élus en grand nombre, qui viennent de se dérouler sur la route E 62 (RN 149 et 147). L'opinion est particulièrement sensible au retard des crédits de l'Etat pour les routes en Poitou-Charentes, d'une manière générale, et pour la " Centre Europe-Atlantique ", en particulier. Quelles réponses le Gouvernement peut-il apporter pour que cet axe soit réellement retenu comme prioritaire dans les prochaines décisions de travaux ? Quels sont les résultats des études réalisées par l'Etat concernant l'éventuelle construction d'une autoroute Nantes-Poitiers-Limoges ? Quelle est la priorité de tracé retenue par l'Etat, Nantes-Niort-Limoges ou Nantes-Poitiers-Limoges ?

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Réponse du ministère : Équipement publiée le 13/05/1999

Réponse. - Dans le cadre de la préparation des schémas de services envisagés par le Gouvernement, l'étude de l'opportunité d'une liaison routière à haut niveau de service entre Nantes et Limoges a été entreprise. Les éléments d'ores et déjà disponibles montrent que le trafic actuel entre Nantes et Limoges est essentiellement un trafic local modéré, sauf sur certaines sections proches des agglomérations, principalement de Nantes, Poitiers et Limoges et qui connaît un taux d'accroissement sensiblement comparable à celui observé sur le réseau national. Le potentiel de trafic de transit, en supposant un aménagement à caractéristiques autoroutières, est faible. En revanche, les enjeux d'aménagement du territoire de cette liaison sont importants : desserte du pôle de Bressuire depuis Nantes, projet de coopération entre Poitiers et Limoges, prolongement vers Nantes de la route dite " Centre-Europe-Atlantique ". Pour l'aménagement à long terme de cet axe, trois types de variantes autoroutières ont été envisagés. Les premières, au plus proche des routes nationales 149 et 147, contournent Poitiers par le nord vers Lussac, puis Bellac. Les secondes prennent leur origine sur l'A 10 au nord du branchement de l'A 83 (Nantes-Niort), qu'elles prolongent vers Confolens, Saint-Junien et Limoges ou Bellac, puis La Croisière en laissant Poitiers à l'écart de l'itinéraire. Les troisièmes, depuis l'A 10, contournent Poitiers par le sud vers Lussac, puis Bellac. Ce compromis entre les variantes précédentes, mais plus proche de Poitiers que les deuxièmes, suppose l'utilisation de l'A 83 entre Nantes et Niort puis d'un tronçon de l'A 10 pour remonter vers Poitiers. L'étude montre que les premières variantes sont celles qui captent le plus de trafic et présentent les meilleurs taux de rentabilité socio-économique. La prise en considération des autres critères de choix (nécessité de relier les capitales régionales de Poitou-Charentes et du Limousin, combinaison de la fonction longue distance et de la fonction de desserte locale, délais de réalisation, volontés locales d'aménagement du territoire) tendraient à confirmer l'option d'un aménagement sur place en route express de Bressuire à Limoges et La Croisière pour un coût global de 6,5 milliards de francs. Cette solution présenterait l'intérêt de pouvoir être réalisée progressivement, en accordant la priorité aux sections les plus fréquentées, en particulier Poitiers-Lussac et Bellac-Limoges. Conformément à la décision du Gouvernement, c'est dans le cadre des concertations que prévoit la procédure d'élaboration des schémas de services que sera examinée et débattue cette question en régions Poitou-Charentes et Limousin.

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