Question de M. MOULY Georges (Corrèze - RDSE) publiée le 22/10/1998

M. Georges Mouly attire une fois de plus l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur le problème de la défense du " veau sous la mère ", dont il mesure, il est vrai, toute la complexité du problème. Au mois de septembre 1998, l'association nationale des groupements de producteurs de veaux de lait " sous la mère " a formulé deux propositions : l'introduction d'une troisième catégorie de vaches, dite " vache productrice de veaux sous la mère ", et l'octroi d'une prime " jeunes bovins mâles " aux veaux sous la mère issus du cheptel allaitant. Il lui demande donc de bien vouloir lui préciser si ces propositions seront bientôt retenues et si satisfaction sera ainsi donnée aux nombreux éleveurs, à juste titre inquiets de l'avenir de leur profession.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 10/12/1998

Réponse. - Le veau élevé sous la mère occupe une place déterminante au sein de la filière du veau de boucherie, et il importe de préserver cette production de type traditionnel fondée sur l'exploitation d'un cheptel allaitant et sur une alimentation naturelle. Située pour l'essentiel dans des régions économiquement fragiles, elle participe également au maintien de l'activité agricole et à l'aménagement du territoire. En outre, les efforts déployés par les acteurs professionnels dans leur démarche privilégiant la qualité confortent l'image positive dont bénéficie la viande de veau élevé sous la mère et concourent de façon certaine au développement durable de la production. Celle-ci constitue un segment bien valorisé, à en juger la part croissante de labellisation du produit. A cet égard, le débat communautaire qui s'est engagé depuis plusieurs mois sur les perspectives du marché de la viande bovine dans le cadre de la réforme de la politique agricole commune, doit prendre en compte l'avenir du secteur vitellier et a fortiori de la viande issue de veaux élevés sous la mère. Les négociations européennes en cours ne peuvent pas éluder la production vitellière, qui, par sa fonction régulatrice, contribue notablement à la maîtrise de la production de viande rouge. En raison des spécificités de la production française et des intérêts divergents de ses principaux concurrents communautaires, il convient toutefois de rester très vigilant sur l'évolution de ce dossier et d'analyser les conséquences que pourrait entraîner toute proposition ayant un impact, direct ou non, sur la production vitellière. Il importe aussi qu'une telle analyse distingue les systèmes de production sensiblement différents, que sont le veau élevé sous la mère et la production de veaux dits de boucherie. Depuis le début des négociations, les pouvoirs publics français, dont la détermination reste entière, se sont attachés à rappeler aux instances européennes le rôle majeur que joue l'élevage bovin, en particulier allaitant, dans l'équilibre et la vitalité de nos zones rurales les plus fragiles. A cet égard, le veau sous la mère est l'un des exemples illustrant cette mission essentielle que remplissent les modes d'élevage traditionnels.

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