Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 24/09/1998
M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur les espoirs suscités par la visite qu'il a effectuée en Iran les 21, 22 et 23 août 1998, sept ans après la dernière visite d'un ministre français des affaires étrangères dans ce grand Etat dont le rôle est déterminant pour la paix au Moyen-Orient. Il lui demande quelle va être à l'avenir la politique de la France à l'égard de l'Iran et quel bilan il peut faire, à la suite de cette visite, des relations économiques et commerciales entre la France et l'Iran et de leurs perspectives de développement, pour le renforcement de l'amitié entre nos deux nations dans leur estime réciproque.
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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 12/11/1998
Réponse. - Comme l'honorable parlementaire l'a justement souligné, l'Iran a un poids considérable dans les équilibres du Moyen-Orient. La France a toujours estimé nécessaire un dialogue avec ce pays. Les circonstances permettent aujourd'hui d'approfondir cette politique de dialogue. La visite du ministre à Téhéran du 21 au 23 août - première visite d'un ministre des affaires étrangères en Iran depuis sept ans - avait pour but d'apprécier sur place les données politiques nouvelles en Iran et de relancer nos relations bilatérales, dans l'ensemble de leurs composantes politique, économique, culturelle et scientifique. L'élection du président Khatami, le 23 mai 1997, a constitué un événement très important dans la vie politique iranienne. Des évolutions notables ont eu lieu depuis, tant sur le plan intérieur, avec l'émergence progressive d'une société civile et la référence à la construction d'un Etat de droit, qu'en politique étrangère, où l'Iran cherche désormais à améliorer ses relations avec ses voisins et à retrouver toute sa place au sein de la communauté internationale. Le président Khatami a exprimé une volonté d'ouverture et de dialogue en direction des Européens. Récemment, les autorités politiques iraniennes se sont dissociées de la fatwa condamnant M. Salman Rushdie, ouvrant ainsi une nouvelle étape de la normalisation des relations entre l'Union européenne et l'Iran. Des signaux ont été également envoyés aux Etats-Unis. Dans son discours devant l'assemblée générale des Nations unies à New York, le 21 septembre dernier, le président Khatami a renouvelé son appel en faveur du dialogue des civilisations et a exposé devant la communauté internationale sa volonté de fonder la politique étrangère de l'Iran sur les notions de confiance et de respect mutuel. Washington n'est pas insensible à cette évolution. La France est active dans ce vaste mouvement de rapprochement. Elle développe un dialogue global, constructif et lucide avec l'Iran. Tous les sujets sont évoqués, même les plus délicats, comme la situation des droits de l'homme, le terrorisme et l'attidude iranienne à l'égard du processus de paix au Proche-Orient. La France souhaite que le dialogue avec l'Iran accompagne la pleine réintégration de ce pays dans la communauté internationale et dans son environnement régional. C'est le sens du message que le ministre des affaires étrangères a transmis aux autorités de ce pays lors de sa visite, et c'est cette ligne qui commande notre politique à l'égard de l'Iran. C'est aussi le sens de l'invitation à se rendre en France du Président de la République, que le ministre a transmise au président Khatami. Au-delà des variations dues à la conjoncture, la France reste l'un des principaux partenaires commerciaux de l'Iran et s'est placée pour 1997 au quatrième rang de ses fournisseurs avec 5,6 % de parts de marché. Nos ventes ont atteint 4,3 milliards de francs, en hausse de 24,8 % par rapport à l'année précédente. Les chiffres pour cette année devraient montrer la consolidation de nos positions, même si l'Iran traverse une période difficile du fait de la chute des cours du pétrole. Notre coopération économique bilatérale a été dernièrement évoquée de façon approfondie au niveau des ministres techniques, lors de la visite à Paris de M. Chafei, ministre iranien de l'industrie, à l'invitation de M. Christian Pierret. Notre commerce extérieur avec l'Iran se chiffre à près de dix milliards de francs avec des exportations proches de trois milliards de francs et des importations supérieures à six milliards. Au cours des derniers mois, des résultats appréciables ont été obtenus par les entreprises françaises : contrat Total de Pars Sud dans le domaine des hydrocarbures mais aussi, par exemple, un contrat GEC-Alsthom pour la vente de 110 locomotives.
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