Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 17/09/1998
M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé sur la campagne de prévention de la mort subite du nourrison lancée en octobre 1997 dans 800 maternités françaises. Il lui demande : 1º quel est le bilan de cette campagne de prévention et quelles conclusions en ont été tirées ; 2º quel a été au cours des huit premiers mois de 1998 le nombre de décès liés à la mort subite du nourrisson, est-il en augmentation, en stagnation ou en diminution par rapport à celui de 1997 ; 3º s'il envisage de lancer en 1999 une campagne de prévention de la mort subite du nourrisson.
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Réponse du ministère : Santé publiée le 07/01/1999
Réponse. - La campagne de prévention de la mort subite du nourrisson (MSN) lancée en 1997 est la quatrième du genre. La première de ces campagnes, lancée en octobre 1994, avait pour objectif de réduire la mortalité par mort subite du nourrisson d'au moins 30 % en un an en préconisant des recommandations permettant de limiter certains facteurs de risque incriminés dans la survenue de ces drames. La position de couchage des nourrissons sur le ventre est un de ces facteurs, par le biais de l'hyperthermie, du confinement et de l'asphyxie qu'elle peut entraîner. Des conseils sur la position de couchage du nourrisson, recommandant de le coucher sur le côté ou sur le dos, associés à des conseils de puériculture et de bon sens concernant le rythme de vie du nourrisson, son environnement, son alimentation, sa sécurité et sa santé, ont été consignés dans la plaquette intitulée " Conseils aux parents ". Pour permettre à tous les parents de disposer de ces recommandations susceptibles de diminuer la survenue de morts subites du nourrisson, cette plaquette a été diffusée dans les maternités où elle était remise et commentée aux parents lors du premier examen de l'enfant. Depuis, elle a été intégrée au dernier modèle du carnet de santé de l'enfant, sorti en mars 1995. Simultanément, une lettre de sensibilisation avait été adressée aux médecins libéraux, généralistes, pédiatres et gynécologues, aux chefs de services de pédiatrie, de réanimation infantile et de maternité, aux sages-femmes libérales, aux directeurs d'écoles de sages-femmes, d'infirmiers et de puéricultrices et aux médecins exerçant en PMI. L'objectif était d'informer le plus rapidement possible l'ensemble des professionnels concernés sur la possibilité de réduire très nettement la mortalité par la diffusion de conseils simples aux parents. Les résultats de cette première campagne ont été très encourageants. En 1994, alors que la campagne n'avait débuté qu'à l'automne, 880 décès par mort subite du nourrisson étaient enregistrés par le service médical des causes de décès de l'INSERM, alors que ce nombre s'élevait à 1 133 en 1993. La campagne fut donc renouvelée les trois années suivantes et la baisse du nombre de bébés décédés de MSN n'a fait que s'accentuer : 537 décès par mort subite du nourrisson en 1995, 451 en 1996 et 358 dans les statistiques provisoires de l'INSERM pour l'année 1997. Il est bien tôt pour connaître les chiffres de l'année 1998. Devant ces résultats tout à fait encourageants et parce qu'il est probablement possible de les améliorer encore, le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale a lancé la cinquième campagne de prévention de la MSN lors d'une conférence de presse le 23 octobre 1998. Il semble que la mort subite du nourrisson touche maintenant plus souvent les familles défavorisées. Cela s'explique peut-être par le fait que ces familles ont moins facilement accès aux conseils de prévention diffusés dans le carnet de santé et par les médias. Il est donc primordial que ces mesures simples de puériculture et, notamment, celle concernant la position dorsale de sommeil, soient expliquées aux parents et commentés avec eux à la remise du carnet et lors des visites obligatoires du nourrisson, à la PMI par exemple. Certaines femmes ne savent pas lire, en effet, et ne peuvent donc pas avoir accès aux conseils de prévention. Parallèlement, on constate que les professionnels des maternités et ceux de la petite enfance n'appliquent pas tous les conseils de prévention. Dans les maternités, beaucoup de bébés sont encore couchés sur le côté avec un lange roulé derrière le dos et les mères, une fois rentrées à la maison, feront de même. Or, c'est une position instable et le bébé risque de se retrouver sur le ventre. Cette cinquième campagne s'adresse donc particulièrement aux professionnels qui prennent en charge les conseils de prévention. Par ailleurs, le rôle néfaste du tabagisme chez la femme enceinte, comme facteur de risque maintenant reconnu dans la survenue de la MSN, a été souligné lors du lancement de cette cinquième campagne. La grossesse est peut-être la meilleure occasion pour une femme d'arrêter de fumer si elle est consciente des risques qu'elle fait courir à son futur enfant. Ce message de prévention sera expliqué aux femmes enceintes lors de la première séance de préparation à la naissance obligatoirement proposée à chaque femme enceinte lors de la déclaration de grossesse dans le cadre du nouveau plan périnatalité du Gouvernement.
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