Question de M. FOY Alfred (Nord - NI) publiée le 10/09/1998
M. Alfred Foy attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur l'avenir réservé au Crédit foncier de France qui suscite de nombreuses interrogations de la part de ses salariés. Les modalités de l'offre d'achat de la majorité du capital de l'entreprise par un groupe américain entraîne, de fait, plusieurs questions. La minorité de blocage devait être assurée par le groupe des Caisses d'épargne. Or, selon des informations récentes, son actionnariat ne se porterait qu'à hauteur de 20 % et non de 34 % comme initialement prévu. Une modification des modalités de son engagement financier pourrait même être apportée ultérieurement à la signature de la transaction. Toute liberté est donc donnée aux acheteurs, alors qu'aucune garantie sociale n'est acquise aux salariés quant au maintien des emplois. Le projet de reprise affiche, en outre, une diversification des activités du Crédit foncier de France, au détriment des opérations immobilières classiques. Nul doute qu'il y aura là une pénalisation d'une clientèle aux revenus modestes qui trouvait dans cet établissement les clés de l'accession à la propriété. Afin de préserver au mieux les intérêts des salariés de l'entreprise et de sa clientèle, il lui demande s'il ne serait pas envisageable que le Gouvernement appelle à de nouvelles candidatures, en phase avec la vocation première du Crédit foncier de France
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Réponse du ministère : Économie publiée le 29/10/1998
Réponse. - Le Crédit foncier de France a été confronté à des difficultés sérieuses, notamment illustrées par les pertes importantes enregistrées en 1995 - 10,8 milliards de francs - et par des fonds propres devenus négatifs, résultant essentiellement d'une diversification mal maîtrisée de ses activités, en particulier dans le secteur du financement des professionnels de l'immobilier. Face à cette situation, et afin de préserver la sécurité de la dette obligataire de l'établissement tout en veillant à ce que l'intervention de l'Etat soit transparente, il a été demandé à la Caisse des dépôts et consignations de mener une offre publique d'achat sur l'établissement le 4 octobre 1996. La procédure d'adossement engagée en 1997 a conduit, le 22 avril 1998, au dépôt de deux offres de reprise majoritaires - GMAC-BASS et General Electric Capital - et deux offres minoritaires - La Poste et Azur GMF d'une part, les Caisses d'épargne d'autre part. Durant l'été, des discussions approfondies ont été engagées avec le consortium américain GMAC-BASS, associé aux Caisses d'épargne et au Crédit commercial de France, seul candidat à la reprise du CFF, depuis la retraite de GEC le 28 mai dernier. En accord avec la direction de l'entreprise, le Gouvernement a mis fin à ces discussions, le 8 septembre. Tout en prenant acte de la qualité du projet industriel, il a en effet considéré que les négociations ont montré l'impossibilité de parvenir à un accord équilibré, préservant les intérêts patrimoniaux des actionnaires actuels du CFF et de l'Etat. De surcroît, le projet social présenté par le consortium est apparu insufissamment précis, malgré des progrès réalisés durant l'été. Or, le Gouvernement avait indiqué que tout projet de reprise serait apprécié globalement au vu de ses trois volets, industriel, social et patrimonial. Il entend par ailleurs tirer les leçons des difficultés associées à la procédure d'adossement du CFF engagée en 1996 et confirmée par le communiqué du 13 mars 1997 du ministre de l'économie et des finances de l'époque. Une nouvelle procédure, permettant d'aboutir dans de bonnes conditions à l'adossement indispensable du CFF, devra être engagée sur des bases différentes, dans l'intérêt de l'Etat, de l'entreprise et du personnel. Ses modalités et son calendrier en seront précisés dans les prochaines semaines. Une restructuration financière du CFF, dont les conditions seront déterminées après consultation de la Commission européenne et de la Commission bancaire, précédera la cession de l'entreprise.
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