Question de M. HURIET Claude (Meurthe-et-Moselle - UC) publiée le 10/09/1998
M. Claude Huriet appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la contestation que suscite sa réponse à une précédente question écrite sur le Tibet. En effet, dans la réponse qu'il a faite à la question écrite intitulée " Importance stratégique du Tibet en Asie " (nº 8793 - Journal officiel >débats parlementaires - Sénat - questions> du 6 août 1998), le ministre précise : " Concernant la situation du Tibet au sein de la Chine, la France note que le Dalaï-Lama a déclaré à plusieurs reprises que le Tibet faisait partie de la Chine et qu'il s'est prononcé en faveur non de l'indépendance, mais de l'autonomie au sein de la République populaire de Chine ". Si, effectivement, le Dalaï-Lama ne requiert qu'une réelle autonomie pour le Tibet, et non l'indépendance, il n'a par contre jamais déclaré ni reconnu que " le Tibet faisait partie de la Chine ". Cette assertion est, au reste, formellement démentie par les bureaux du Tibet, représentants officiels de Sa Sainteté le Dalaï-Lama et du Gouvernement tibétain en exil. Il est au demeurant bien connu des historiens comme des experts que le Dalaï-Lama n'a jamais rien concédé sur ce point précis. En conséquence, à la veille de la visite en Chine de M. le Premier ministre, il lui demande de vouloir bien vérifier ses sources et, le cas échéant, de lui préciser à quelles " reprises " le Dalaï-Lama aurait fait une telle déclaration. S'il s'agit d'une erreur d'interprétation, toujours possible, il lui demande de bien vouloir lui en donner acte.
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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 10/12/1998
Réponse. - L'honorable parlementaire a bien voulu attirer l'attention du ministre sur la réponse faite à sa précédente question écrite nº 8793, en date du 4 juin dernier. Comme le sait l'honorable parlementaire, le Dalaï Lama avait présenté de façon complète ses idées lors de sa visite au Parlement de Strasbourg en juin 1988. Après avoir indiqué que " le Tibet pouvait devenir une entité autonome en association avec la République populaire de Chine ", il déclarait que le " Gouvernement de la Répuplique populaire de Chine pourrait demeurer responsable pour la politique étrangère du Tibet ". Le Dalaï Lama a très récemment commenté cette déclaration devant un journaliste américain en déclarant : " J'ai dit clairement que je ne cherchais pas l'indépendance pour le Tibet ; je cherche une véritable autonomie, et ceci reconnaît indirectement la souveraineté chinoise " (repris dans la revue mensuelle Tibet Press Watch d'août 1998). A d'autres occasions, le Dalaï Lama a souligné les avantages pour le Tibet à être lié avec la Chine, notamment lors de sa visite en Autriche en juin dernier. Ainsi, il semble au Gouvernement français que les prises de position répétées du Dalaï Lama en faveur d'une formule d'autonomie indiquent qu'aux yeux du chef spirituel tibétain la base du dialogue avec les autorités chinoises se conçoit à partir de l'hypothèse d'un Tibet appartenant à la Répuplique populaire de Chine. Pour sa part, le Gouvernement français en appelle au dialogue entre les autorités chinoises et le Dalaï Lama. Le Premier ministre a, lors de sa visite en Chine du 24 au 26 septembre, souligné auprès de ses interlocuteurs l'importance que nous attachons à un tel dialogue.
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