Question de M. ARNAUD Philippe (Charente - UC) publiée le 06/08/1998

M. Philippe Arnaud attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé sur les conclusions du rapport Roques sur les risques de toxicité de certaines substances. Selon ce rapport, l'alcool est classé parmi les drogues dont la dangerosité serait bien supérieure à d'autres, comme l'ecstasy. De plus, il se refuse à classer cette substance comme une drogue. Ces conclusions peuvent apparaître comme provocatrices quand on connaît les ravages de cette substance que l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) a reconnu comme drogue très dangereuse. S'il est vrai que tout abus est potentiellement dangereux, la consommation modérée de vin ou d'eau-de-vie reste une source de convivialité. Il lui demande donc si ces conclusions en faveur d'une extrême dangerosité de l'alcool ne visent pas à justifier de futures nouvelles mesures qui auraient pour effet de réduire les marchés de produits alcoolisés donc la production comme par exemple par l'augmentation de taxes sur les alcools.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 22/10/1998

Réponse. - Le rapport du professeur Bernard Roques vise à comparer la dangerosité, en particulier sur le cerveau, des différents toxiques et psychotropes, y compris l'alcool et le tabac, souvent associés à la prise d'autres drogues. Par ailleurs, le rapport attire l'attention sur les mécanismes physiopathologiques d'interdépendance entre les différents toxiques. Fort de cette étude, le Gouvernement souhaite en particulier développer la recherche et les actions de prévention de l'alcoolisme et de l'usage des drogues. Le Secrétaire d'Etat à la Santé précise à l'Honorable Parlementaire qu'une mission d'évaluation de la loi Evin est actuellement conduite sous l'égide du Commissariat au Plan et remettra ses conclusions en novembre prochain. Sur un sujet aussi complexe, on ne peut se limiter à des articles de presse qui occultent trop souvent, malheureusement, la démarche scientifique de l'auteur du rapport.

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