Question de Mme POURTAUD Danièle (Paris - SOC) publiée le 25/06/1998
Mme Danièle Pourtaud attire l'attention de Mme le ministre de la culture et de la communication sur la politique de sauvegarde et de conservation du Grand Palais. La presse a récemment évoqué la possibilité d'une destruction de ce monument historique qui fait partie intégrante du patrimoine parisien et de notre patrimoine national. En effet, construit trop rapidement à l'occasion de l'exposition universelle de 1900, l'édifice bascule très lentement vers la Seine. En 1993, suite à un incident (un boulon est tombé de la voûte), sa fermeture a été décidée. Dès lors, malgré des rapports successifs d'évaluation des travaux, les précédents gouvernements n'ont pris aucune décision. Alors qu'en 1993 une simple remise en état est estimée à 800 millions, en 1998 sa rénovation complète serait évaluée à près d'un milliard et demi de francs. Une première phase de restauration a été inscrite dans le budget de 1998 pour 176 millions de francs, mais les travaux n'ont pas encore été entrepris. Ajoutons que le bâtiment abrite des administrations diverses (la DRAC Ile-de-France, la poste de garde de l'Elysée, une université, un restaurant universitaire, le palais de la Découverte), au détriment des galeries nationales bien mal loties. Par ailleurs, les ressources propres générées par la location de la grande nef sont très faibles (4 à 6 millions de francs à la veille de sa fermeture pour 75 000 mètres carrés), en comparaison par exemple avec celles du Carrousel du Louvre (45 millions pour 7 500 mètres carrés). Elle lui demande quelles mesures le Gouvernement envisage de prendre, et notamment s'il prévoit de lancer prochainement les travaux de restauration et par là même de faire en sorte qu'au minimum la tranche de 176 millions soit incluse dans le budget de 1999. Elle lui demande également s'il ne conviendrait pas de redéfinir les activités du Grand Palais.
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Réponse du ministère : Culture publiée le 15/10/1998
Réponse. - La restauration du Grand Palais est un objectif prioritaire de la ministre de la culture et de la communication. Une première tranche de travaux a été programmée dans la grande nef et la partie sud du Palais, afin de consolider les fondations et les charpentes métalliques, ainsi que les verrières et toitures. Ce programme a été financé en 1994 à hauteur de 33 MF et de 150 MF en 1998. Le ministère de la culture et de la communication sollicite l'ouverture de 217 MF au titre de cette opération dans le projet de loi de finances pour 1999. Le retard pris dans le démarrage des travaux découle de l'allongement des études préalables rendu nécessaire par l'importance et la complexité de la restauration à entreprendre. L'ensemble des études relatives à la consolidation des fondations et structures ont été aujourd'hui effectuées. Un second programme de travaux, portant sur la restauration de la partie nord, sera financé à partir de l'année 2000 pour un montant de l'ordre de 400 MF. Dans la perspective de la restauration prochaine du Grand Palais, le ministère de la culture et de la communication a engagé une nouvelle réflexion sur l'avenir de cet édifice, et a confié récemment à M. Serge Louveau, ancien secrétaire général de l'établissement public du Grand Louvre, une mission de synthèse sur les éléments juridiques, financiers et domaniaux, ainsi que sur les études déjà réalisées quant à la destination du Grand Palais. Cette mission permettra en particulier d'analyser les problèmes fonciers au regard des textes organisant les rapports de l'Etat avec la ville de Paris, et les conditions d'exploitation les plus favorables au maintien du Grand Palais parmi les lieux les plus prestigieux d'expositions internationales.
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