Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 25/06/1998

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à l'outre-mer sur la proposition faite à la page 80, deuxième alinéa, du rapport sur la Guyane d'un inspecteur général de l'agriculture, président du conseil de direction de l'Office de développement de l'économie agricole des départements d'outre-mer (ODEADOM), et intitulé " Guyane 1997 ; état des lieux et propositions ", qui lui a été remis en octobre 1997, de prendre en compte plus systématiquement les réalités linguistiques et culturelles locales dans " les programmes scolaires, dans les parcours de la formation des enseignants et dans les activités de recherche qui pourraient, par la même, développer leur dimension régionale et attirer des universitaires et des chercheurs des pays voisins ". Il lui demande quelle est sa réaction face à cette proposition et si le Gouvernement envisage de mieux prendre en compte les réalités linguistiques et culturelles locales de la Guyane dans les différents domaines évoqués ci-dessus.

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Réponse du ministère : Outre-mer publiée le 24/09/1998

Réponse. - L'honorable parlementaire appelle l'attention du secrétaire d'Etat à l'outre-mer sur la proposition faite par M. Merle, inspecteur général de l'agriculture, dans le cadre de son rapport sur la Guyane établi en 1997. Ce dernier propose de prendre en compte plus systématiquement les réalités linguistiques et culturelles locales dans l'enseignement. La Guyane se caractérise, en effet, par une population scolaire culturellement hétérogène en raison de son origine très cosmopolite et de la mosaïque ethnique qui la compose. On estime à environ 50 % le nombre d'élèves non francophones. Cette pluri-ethnicité se traduit par la diversité des langues parlées. Ainsi, le créole guyanais côtoie le portugais brésilien, le bushinengué, le taki-taki, le calinango, sans oublier les langues des immigrés du Surinam, de la Guyana ou du Laos. Face à cette situation, l'Etat mettra en place, dès cette rentrée, un système plus adapté, notamment par la création de sections spécialisées dans l'alphabétisation et de classes de sixième d'accueil pour lutter contre l'échec scolaire des enfants non francophones. Sur le plan de la formation initiale des enseignants, l'enseignement du français comme langue étrangère sera assuré à l'IUFM en septembre prochain. De plus, en ce qui concerne le problème des écoles isolées de l'intérieur et afin de concilier la tradition de l'école républicaine et le respect des cultures autochtones, une cellule de réflexion a été créée à l'initiative du rectorat afin de trouver des solutions concrètes. Ainsi, l'idée d'installer une sorte de comité mixte regroupant un certain nombre de responsables de l'éducation nationale, les autorités élues et les autorités coutumières a été retenue. Par ailleurs, de manière plus générale, la reconnaissance des langues et cultures d'outre-mer doit être considérée comme une richesse pour notre pays, un outil de l'amélioration de l'enseignement de la langue française et un moyen de lutter contre l'échec scolaire.

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