Question de M. de VILLEPIN Xavier (Français établis hors de France - UC) publiée le 25/06/1998
M. Xavier de Villepin attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la délivrance des billets pour la Coupe du monde. Le mécontentement de nombreux touristes venus assister en France aux rencontres de la Coupe du monde fait apparaître une énorme déception. Le comité français d'organisation en est souvent rendu responsable. Il sera utile de comprendre comment on en est arrivé à une telle situation, qui nuit à la réputation de notre pays dans nombreux pays du monde et notamment au Japon, alors que l'on pouvait espérer une promotion de l'image de la France. Ne risquons-nous pas d'aboutir à un résultat inverse et de gâcher cette occasion exceptionnelle ?
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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 06/08/1998
Réponse. - La délivrance des billets pour la coupe du monde de football a connu des difficultés ponctuelles et a pu donner lieu parfois à de graves abus, mais les critiques adressées au Comité français d'organisation, le CFO, paraissent tout à fait injustifiées. Pour bien saisir la question, il convient de revenir sur la répartition effectuée à l'origine entre billets vendus en France et billets destinées à être vendus à l'étranger. Cette répartition a été arrêtée par la Fédération internationale de football, la FIFA, qui a fixé à 20 % la part des billets réservée aux fédérations nationales. Ce quota n'avait été que de 15 % lors de la précédente coupe du monde aux Etats-Unis. Il a en outre été porté ultérieurement à 23,5 % à l'initiative du CFO et a été complété par un contingent de 5,4 % de billets remis à des tours opérateurs agréés pour être vendus à l'étranger. Au regard, la vente directe de billets au public français n'a représenté que 37,6 % du total, pourcentage nettement inférieur à ce qui s'était pratiqué lors des précédentes coupes du monde ou de la dernière coupe d'Europe de football qui a eu lieu en 1996 en Angleterre). En la circonstance, le CFO a scrupuleusement appliqué la décesion de la FIFA qui avait d'ailleurs été prise avec l'accord des présidents des principales fédérations européennes de football (notamment Belgique, Allemagne, Espagne, Italie et Angleterre). Sur un plan pratique, la délivrance des billets à l'étranger, même si elle s'est globalement bien déroulée, a pu dans certains cas entraîner de réels motifs de mécontentement. Il est arrivé que des tours opérateurs ou même certaines fédérations nationales pratiquent des reventes à des prix prohibitifs ou alimentent un vériftable marché noir des billets. Certains publics ont par ailleurs été victimes d'agences malhonnêtes ou elles-mêmes abusées par des revendeurs officiels. Plusieurs milliers de ressortissants japonais ont ainsi été trompés par des promesses non tenues d'un tour opérateur d'ailleurs non agréé Mais la responsabilité du CFO, contrait dans ses choix et formules de vente par les décisions de la FIFA et les règles de la Commission européenne, ne paraît pas devoir être mise en cause. Une dernière polémique a porté sur les modalités de vente en France même, mises en cause par la Commission de Bruxelles au motif qu'elles n'assuraient pas une totale égalité d'accès entre ressortissants des pays de l'Union européenne. Pour tenir compte des observaitons de la Commission, le CFO a décidé de modifier au mois d'avril dernier ces conditions de vente en France et de proposer un achat par téléphone des 160 000 places encore disponibles à l'ensemble des ressortissants de l'Union européenne. Il en a résulté pendant quelques jours un encombrement sans précédent des standards téléphoniques (20 millions d'appels le premier jour) et une nouvelle vague de critiques à l'égard du CFO notamment dans la presse de certains pays voisins. Mais le contingent de places a de fait été écoulé assez rapidement. Pour dissiper les malentendus nés autour de la distribution des billets, ce ministère a mis tout en uvre à l'époque pour informer la presse française et étrangère des données exactes de la situation et a fourni à nos ambassades tous les éléments d'explication permettant d'éclairer les autorités et les médias locaux. Les mises en cause des pouvoirs publics et des organismes français semblent d'ailleurs s'être assez rapidement dissipées au fur et à mesure du déroulement de la compétition. A part quelques exeptions, les observateurs étrangers s'accordent aujourd'hui à reconnaître que cette coupe du monde a été bien organisée et doivent bien admettre la part éminente prise par le CFO dans ce succès.
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