Question de M. de VILLEPIN Xavier (Français établis hors de France - UC) publiée le 18/06/1998

M. Xavier de Villepin attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la situation au Congo Brazzaville. Il souhaiterait particulièrement savoir s'il est prévu la réouverture du lycée Saint-Exupéry dans la capitale. Est-il envisagé d'ouvrir à la fois le primaire et le secondaire ? Les professeurs disposeront-ils de logements reconstruits ? La communauté ayant été très éprouvée et ayant montré beaucoup de dynamisme et d'initiatives, il paraît souhaitable de permettre la réouverture du lycée.

- page 1907


Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 06/08/1998

Réponse. - Pillée et dévastée par plus de quatre mois de guerre civile, Brazzaville, la capitale de la République du Congo, a progressivement retrouvé un rythme normal depuis la fin des combats le 15 octobre 1997. Bien que les conditions, notamment de sécurité, s'y soient très nettement améliorées et que la grande majorité de la population brazzavilloise ait regagné ses foyers, le retour des 6 000 expatriés, dont 2 500 Français, évacués par la France au début du conflit, a été considérablement retardé du fait de l'état de leurs logements rendus inhabitables par la guerre. A ce jour, la communauté française de Brazzaville compte 350 ressortissants. Soucieux de favoriser le retour à la normale dans la capitale congolaise, non seulement par une aide d'urgence à la reconstructin, mais aussi par des mesures d'incitation au retour de nos compatriotes, le Gouvernement a décidé, entre autres, de faire porter l'effort sur la reprise de l'enseignement français. Les parents de plus de 120 enfants et adolescents français ayant manifesté leur souhait de faire suivre à ceux-ci leur scolarité sur place, le conseil de gestion du lycée Saint-Exupéry, dont les locaux ont peu souffert de la guerre, a décidé de rouvrir l'établissement à la rentrée scolaire 1998-1999, soit le 18 septembre 1998. La vocation première du lycée Saint-Exupéry, comme de tous les établissements placés sous la tutelle de l'agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE), étant de permettre aux enfants de nos compatriotes expatriés de suivre une scolarité selon le système français, le dispositif pédagogique a été adapté à la composition des effectifs à prévoir. C'est ainsi que, dans un premier temps, les niveaux préélémentaire et élémentaire retrouveront dès cette année un fonctionnement normal, à savoir un enseignement direct par des instituteurs. Les enseignements du collège seront assurés par des répétiteurs en liaison avec le Centre national de l'enseignement à distance (CNED). En revanche, en raison du nombre insuffisant d'élèves, un enseignement au niveau du lycée ne peut être envisagé pour le moment. S'agissant du personnel enseignant, l'AEFE mettra à disposition de l'établissement pour la rentrée 1998-1999 un directeur expatrié et deux instituteurs placés sur des emplois de résidents. Ces personnels disposeront de logements en parfait état. Afin de maintenir les frais de scolarité à leur niveau de l'année scolaire 1996-1997 - le lycée comptait alors 677 élèves, dont 411 Français -, l'AEFE prendra en charge la rémunération de ces postes. En outre, elle accordera une subvention de 250 000 francs français afin de procéder aux équipements nécessaires. Le recrutement des répétiteurs pour l'enseignement secondaire est en cours. Il y a tout lieu de se réjouir de la réouverture du lycée Saint-Exupéry qui contribuera grandement à favoriser la réinstallation de la communauté française de Brazzaville qui, comme le relève l'honorable parlementaire, bien qu'éprouvée par les événements de l'an dernier, se montre entreprenante et fait preuve d'une grande faculté d'adaptation. A cet égard, il est à rappeler que Pointe-Noire, la capitale économique du Congo, ayant été peu touchée par les événements de Brazzaville, le lycée Charlemagne, également placé sous la tutelle de l'AEFE, a permis à 448 élèves, dont 327 Français, de suivre une scolarité normale pendant l'année 1997-1998.

- page 2541

Page mise à jour le