Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 04/06/1998
M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur la proposition faite à la page 13 du rapport d'information sur la gestion des espaces périurbains fait au nom de la commission des affaires économiques et du Plan par un sénateur des Yvelines, intitulé " les Terroirs urbains et paysagers, pour un nouvel équilibre des espaces périurbains " et annexé au procès-verbal de la séance du Sénat du 5 mai 1998 d'accroître " le contact entre agriculteurs et citadins : élargissement des actions de type "fermes pédagogiques" à des fermes appartenant à des exploitants privés et développement des jumelages entre quartiers urbains et zones rurales ". Il lui demande quelle est sa réaction face à cette proposition et par quels moyens il envisage de développer de telles actions afin d'" accroître la stabilité des exploitations agricoles pour conforter leur vocation économique ".
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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 20/08/1998
Réponse. - Les premières " fermes pédagogiques " qui ont été créées dans les années soixante-dix, principalement en zone périurbaine du nord de la France, ont effectivement contribué au rapprochement des agriculteurs et des citadins. Selon les données du Centre de ressources de la Bergerie nationale de Rambouillet, une centaine de structures d'accueil d'enfants à la ferme sont nées, pour la plupart à l'initiative d'associations, dans le but de faire découvrir la campagne à des enfants citadins. A partir des années quatre-vingt, l'activité d'accueil d'enfants à la ferme d'est développée sur l'ensemble du territoire, non seulement dans le milieu associatif mais, de plus en plus, à l'initiative d'agriculteurs, dans le cadre de la diversification économique de l'exploitation agricole ; on dénombrait ainsi environ 1 200 " fermes pédagogiques " au 1er janvier 1998, dont 66 % sont des exploitations agricoles ayant l'activité de production comme activité principale, l'activité d'accueil étant une activité complémentaire génératrice d'un revenu d'appoint. Compte tenu d'une demande de plus en plus forte et diversifiée qui concerne aujourd'hui non seulement des enfants mais aussi des adultes, l'activité d'accueil à la ferme à caractère pédagogique est exercée de plus en plus par des agriculteurs organisés au sein de réseaux spécifiques ; on dénombre environ 70 réseaux locaux dont certains sont adhérents des réseaux reconnus au plan national (" Bienvenue à la ferme " et " Accueil paysan "). Dans le cadre de la diversification économique des exploitations agricoles, le ministère de l'agriculture reconnaît l'intérêt de cette activité qui répond à la fois à un besoin économique en confortant le revenu des agriculteurs et à une demande sociale. Ainsi, sous certaines conditions, les exploitants agricoles qui créent une unité d'accueil pédagogique sur l'exploitation peuvent bénéficier d'aides, notamment dans le cadre d'un plan d'amélioration matérielle (PAM) avec l'octroi de prêts à taux bonifiés. Concernant plus particulièrement l'agriculture périurbaine, l'accueil pédagogique sur l'exploitation constitue effectivement un moyen de valoriser l'activité agricole auprès des citadins et, de ce fait, contribue au maintien des unités agricoles à proximité des villes. Dans l'esprit du rapport d'information sur la gestion des espaces périurbains fait au nom de la commission des affaires économiques et du Plan du Sénat, des réflexions sont actuellement en cours au ministère de l'agriculture et de la pêche sur ce sujet.
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