Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 28/05/1998

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat au tourisme sur le rapport établi par le commissariat général du Plan intitulé " Réinventer les vacances. La nouvelle galaxie du tourisme ", rendu public le 12 mai 1998, qui évoque à plusieurs reprises " l'insuffisance d'informations statistiques ainsi que de recherches sur le secteur touristique. " Ce dernier " pèse autant que l'industrie agroalimentaire et davantage que l'industrie automobile mais ne dispose pas aujourd'hui du minimum d'informations nécessaires pour piloter efficacement son présent et son avenir. Il est donc "urgent que la puissance publique intègre, et pas seulement en paroles, l'importance économique et sociale" de ce secteur d'activités qui ne dispose pas du moindre institut de recherche publique ". Il lui demande : 1o quelle est sa réaction face à cette constatation et si son ministère envisage de créer un institut de recherche publique dans le domaine du tourisme ; 2o quelle réponse peut-elle apporter à la question suivante posée dans le quotidien mentionné ci-dessus : " pourquoi, par exemple, la France est-elle le premier pays touristique du monde en nombre d'entrées, mais seulement le quatrième en chiffres d'affaires ? ".

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Réponse du ministère : Tourisme publiée le 08/10/1998

Réponse. - Le récent rapport du commissariat général au Plan et de la direction du tourisme présenté à la presse le 12 mai 1998 est un rapport de prospective consacré à l'analyse de la demande touristique en 2010. Il souligne en plusieurs points le fait que si l'Etat a développé de nombreux efforts ces dernières années pour assurer une meilleure connaissance statistique de la demande et de l'offre touristique en France, de nouveaux efforts doivent être engagés de manière urgente en direction d'une meilleure connaissance qualitative de la demande française et étrangère, ainsi que d'une meilleure connaissance des facteurs de compétitivité de notre offre. La stagnation du nombre des non-partants, le développement du tourisme international dans le monde, l'avancée touristique de nos concurrents nous y obligent. Le secrétaire d'Etat au tourisme a souhaité renforcer et réorienter les travaux de recherche menés jusqu'alors afin d'obtenir des données prospectives sur les questions qui s'avèrent aujourd'hui fondamentales pour assurer dans un même temps le développement de la demande et de l'offre touristiques telles que : les raisons de départ et de non-départ des Français pendant leur temps de vacances, les véritables motifs engendrant telle ou telle affectation du temps libre, dans quelle mesure l'augmentation du temps de non travail pourrait ou non entraîner la création ou le développement de tourismes traditionnels ou nouveaux. C'est sur ces thèmes que la recherche doit aujourd'hui porter. La différence entre le volume des entrées de touristes étrangers sur le territoire et les recettes qu'ils engendrent fait, pour sa part, actuellement l'objet d'études approfondies à la direction du tourisme. Une part d'explication vient du fait que la France, en plus de sa capacité d'accueil de touristes étrangers, et du fait de sa situation géographique, est un pays de transit des touristes en provenance des pays émetteurs du Nord vers les pays récepteurs du Sud. Cette activité générant un tourisme de courte durée et de moindre recette. Dès sa prise de fonction, la secrétaire d'Etat au tourisme a perçu la nécessité d'améliorer l'observation du tourisme dans ces directions et décidé d'une inspection sur ce thème. Les résultats de ce travail aujourd'hui terminé, ainsi que le rapport de prospective du commissariat général au Plan et de la direction du tourisme conduisent à envisager le renforcement des moyens d'étude et d'observation des services du département dès le budget 1999.

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