Question de M. LAURET Edmond (La Réunion - NI) publiée le 21/05/1998

M. Edmond Lauret attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur la situation déficitaire dans laquelle se trouve l'académie de la Réunion en matière d'enseignants. Cette situation voudrait qu'un effort soit fait chaque année pour rattraper ce retard d'encadrement, or nous en sommes loin (il arrive même que ces chiffres baissent : en effet, pour les professeurs des écoles, 150 postes sont annoncés cette année, contre 175 en 1997). D'autre part, la création de 3 000 postes vient d'être annoncée pour la Seine-Saint-Denis (lors des trois prochaines années), contre seulement 1 800 pour l'académie de la Réunion, sur quatre ans, alors que le taux d'encadrement dans notre île est inférieur à celui de Seine-Saint-Denis, aussi bien dans le primaire que dans le secondaire (voir tableau ci-dessous).( NOTA Voir tableau page 1597 ).

- page 1597


Réponse du ministère : Éducation publiée le 24/09/1998

Réponse. - Il y a lieu d'observer que la comparaison entre la Réunion et la Seine-Saint-Denis met en parallèle deux départements dont l'un est entièrement urbanisé et inséré dans l'agglomération parisienne et l'autre constitué par une île comportant tant des zones urbaines que des zones rurales parfois difficiles d'accès. Les nombres d'élèves mentionnés ne correspondent ni à ceux publiés par le rectorat de la Réunion ni aux projections pour la rentrée prochaine : ils semblent confondre l'enseignement public et l'enseignement privé qui sont budgétairement et fonctionnellement séparés. De plus, le critère utilisé est la simple division du nombre d'élèves par le nombre d'enseignants. Or ce rapport ne prend pas en compte la quotité de travail des enseignants ni leurs obligations horaires, variables selon leur statut (agrégé, certifié...). Il fait aussi abstraction des éléments pondérateurs et déterminants que sont la structure des établissements, les heures supplémentaires ou la répartition socioprofessionnelle académique. Toutes ces données sont prises en considération au niveau national pour la répartition des dotations académiques. Cela étant, l'académie de la Réunion est traitée comme l'ensemble des académies et à l'aune de ses difficultés. Elle est actuellement une des rares académies françaises à connaître une croissance démographique. Dans ce contexte, à moyens budgétaires constant au plan national, la préparation de la rentrée 1998 se traduit pour cette académie par une dotation de 55 emplois d'enseignement pour le premier degré et de 110 pour le second degré, soit la deuxième dotation la plus forte de toutes les académies. Ces importantes mesures, toutefois, n'ont pas permis de couvrir totalement les besoins d'enseignement constatés. Aussi, une mission ministérielle est-elle allée effectuer récemment une expertise de la situation. De nouvelles mesures en termes de moyens sur plusieurs années, dont une partie prendra effet dès la rentrée 1998, vont donc être mises en place. La situation spécifique de l'académie de la Réunion a été prise en compte lors des opérations du mouvement des personnels enseignants du second degré et des personnels d'éducation et d'orientation. Le recteur a fait un effort particulier pour implanter un nombre important de postes définis offerts au mouvement, qui étaient au nombre de 506 toutes disciplines confondues, soit une augmentation de 37,13 % par rapport à l'année précédente. La réalisation du mouvement des personnels a permis d'affecter 425 nouveaux enseignants dans cette académie, parmi lesquels la quasi-totalité des enseignants nouvellement recrutés qui effectuaient leur stage à la Réunion et qui souhaitaient rester dans cette académie. En ce qui concerne le recrutement des enseignants du premier degré, pour l'académie de la Réunion, l'arrêté ministériel du 15 mai 1998 fixait respectivement à cent soixante et quatre-vingt-trois le nombre de places offertes au concours externe et au second concours interne de recrutement de professeurs des écoles. Le recteur de la Réunion a d'ores et déjà été autorisé à dépasser la limite de 10 % prévue pour les recrutements sur liste complémentaire et à faire appel dès la rentrée à dix-sept candidats recrutés sur ces listes complémentaires.

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