Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 21/05/1998
M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le Premier ministre sur l'article d'un président d'association paru à la page 2 du quotidien Le Figaro du 13 avril 1998 sous le titre " Informatique an 2000 : le désastre ? ", dans lequel son auteur estime que " c'est maintenant une certitude : des pannes en série affecteront bientôt les systèmes informatiques ; de plus en plus nombreuses, elles s'amplifieront dans les premiers jours de l'an 2000, peut-être au point de provoquer une catastrophe économique mondiale. " et d'ajouter " bien que de grandes entreprises françaises aient lancé des projets d'adaptation de l'informatique de l'an 2000, des enquêtes récentes ont montré que peu d'efforts sont faits en ce domaine ". Il lui demande quelle est sa réaction face à de tels propos et s'il estime comme l'auteur de l'article précité " qu'il faut donc se préparer à une situation de crise pour que, précisément le pire n'arrive pas " et s'il envisage de mettre en place " un plan national " pour prévenir la situation évoquée et ses risques.
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Transmise au ministère : Éducation
Réponse du ministère : Éducation publiée le 06/08/1998
Réponse. - Si le problème posé par le passage à l'an 2000 est réel, on ne dispose pas d'éléments quantitatifs précis et unanimement reconnus pour évaluer objectivement l'ampleur du travail supplémentaire induit et pour mesurer sa portée pour les activités industrielles. Il ne s'agit, en effet, pas seulement d'une mise à jour informatique, mais d'adaptations complexes qui couvrent de nombreux domaines de la vie de l'entreprise. Le secrétariat d'Etat à l'industrie a mis en place au début de l'année une mission d'étude sur le passage informatique à l'an 2000. Une plate-forme de communication et d'échanges d'informations, fondée sur une collaboration étroite entre la mission et les partenaires professionnels concernés, est d'ores et déjà installée. L'objectif est de mutualiser le plus grand nombre d'initiatives d'ampleur nationale et d'assurer la diffusion optimale de la connaissance des problèmes, afin de mieux informer tous les responsables d'entreprise. Une série d'actions seront en outre mises en uvre dans les prochains mois : création d'un site internet spécifique (avec forum d'échanges d'informations), très large diffusion d'une plaquette d'information générale auprès du réseau des PME-PMI, promotion des initiatives des constructeurs qui identifieront leurs produits par un marquage " produit compatible avec le passage informatique à l'an 2000 ", campagnes de sensibilisation dans les médias. Dans l'ensemble du pays, les programmes de mise à niveau sont lancés : si le secteur bancaire et financier est bien mobilisé (notamment grâce à la dynamique de l'euro), tout comme la plupart des grandes entreprises industrielles, si les administrations se trouvent dans une phase d'avancement satisfaisante, en revanche, l'identification des difficultés, des obstacles et des retards est assez malaisée dans les PME-PMI et dans les petites collectivités locales. En effet, la situation y est fort diversifiée et plus inquiétante, non pour des raisons techniques, mais pour des raisons de sensibilisation et de prise en main du problème. On observe clairement par ailleurs un manque de disponibilité, sur le marché de l'emploi, d'informaticiens compétents pour répondre aux besoins très importants des entreprises. Il est difficile de déterminer la mesure exacte du déficit d'informaticiens induit par le passage à l'an 2000 et à l'euro, et plus largement par l'évolution des systèmes informatiques et le développement des nouvelles technologies liées à internet. En relation avec plusieurs syndicats professionnels, le secrétariat d'Etat à l'industrie et le ministère de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie ont, depuis janvier 1998, contribué à organiser un dispositif de formation visant à réorienter vers l'informatique des jeunes issus de filières scientifiques, de niveau bac + 2 pour les techniciens et bac + 5 pour les ingénieurs. Un bilan de la situation sera présenté au Gouvernement au mois d'octobre prochain.
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