Question de M. BAUDOT Jacques (Meurthe-et-Moselle - UC) publiée le 21/05/1998
M. Jacques Baudot attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur la place que semble perdre l'étude des langues anciennes dans l'enseignement secondaire. En effet, dans la perspective d'une nouvelle réforme des lycées, l'existence même de ces disciplines risque d'être compromise dans le cursus scolaire. Cette situation se traduit déjà dans les collèges où l'étude optionnelle débutera désormais en troisième à la rentrée 1998 ainsi que dans les lycées où des sections de langues anciennes sont remises en cause. Pourtant, l'apprentissage de ces matières permet d'acquérir une solide culture générale sur laquelle repose notre civilisation européenne et contribue à la formation de l'esprit critique. Aussi, il lui demande quelles dispositions il entend prendre pour défendre et promouvoir l'enseignement des langues anciennes dans les collèges et lycées.
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Réponse du ministère : Éducation publiée le 09/07/1998
Réponse. - Le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie est tout à fait conscient de l'importance de l'enseignement des langues anciennes dans la formation de tous les élèves. Les inquiétudes exprimées ici ou là quant à une limitation de l'enseignement du latin et du grec dans le second degré sont donc infondées. Au collège, l'organisation actuelle de la formation prévoit l'introduction progressive de deux langues vivantes obligatoires et de langues anciennes en options facultatives, afin d'enrichir le parcours de l'élève au cours des quatre années de scolarité. Ainsi, le choix de la première langue vivante intervient en sixième, le latin est offert en option en cinquième, la seconde langue vivante est commencée en quatrième et l'étude du grec est proposée en troisième. L'enseignement de la langue latine a été renforcé, puisqu'il est dispensé, depuis la rentrée 1996, à raison de deux heures hebdomataires en cinquième et de trois heures hebdomadaires en quatrième et en troisième. On constate que l'enseignement du latin a été choisi par 26,4 % des élèves de cinquième à la rentrée 1996 et 26,6 % à la rentrée 1997, proportion supérieure aux élèves qui commençaient le latin en quatrième antérieurement (23,8 % à la rentrée 1995). L'enseignement du grec pourra débuter à la rentrée scolaire 1998 en classe de troisième, à raison de trois heures hebdomadaires. Les élèves ayant commencé le latin à la rentrée 1996 pourront en poursuivre l'étude en troisième tout en commençant le grec dans les établissements qui offriront cette option. Le projet du nouveau programme de grec a été soumis à la consultation des enseignants avec les autres programmes de troisième. Sa présentation aux instances consultatives en vue de son adoption définitive est prévue avant l'été. S'agissant des lycées, le ministre a engagé une consultation de très grande ampleur, organisée par M. Philippe Meirieu, professeur d'université, sur les enseignements afin de les adapter aux exigences de notre temps. Elle a concerné l'ensemble des acteurs du système éducatif, élèves, enseignants, chefs d'établissement, qui ont été consultés sous forme de questionnaires diffusés à des millions d'exemplaires dans tout le pays. En parallèle, un conseil scientifique, présidé par le sociologue Edgar Morin et composé d'éminentes personnalités de la science et de la culture françaises, a réfléchi aux moyens de mieux articuler et mettre en cohérence les savoirs dispensés aux élèves. Un colloque national, qui s'est tenu les 28 et 29 avril 1998, à Lyon, a synthétisé l'ensemble de ces réflexions et consultations dans un rapport qui a été remis au ministre. A partir de ce rapport, le ministre va dégager un certain nombre de grandes orientations et principes qui seront présentés prochainement devant le Parlement. Ils seront également soumis pour consultation aux confédérations syndicales et aux organisations d'employeurs. Les fédérations syndicales représentatives des personnels de lycées seront ensuite consultées, comme les différentes associations concernées, puis le Conseil national des programmes sera saisi. En tout état de cause, la contribution essentielle des langues anciennes à la formation humaniste du lycéen ne sera pas remise en question.
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