Question de M. de VILLEPIN Xavier (Français établis hors de France - UC) publiée le 14/05/1998

M. Xavier de Villepin attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la visite au Tchad du colonel Kadhafi. Il souhaiterait connaître les raisons qui ont conduit le " Guide de la révolution " à faire cette visite au Tchad du 24 avril au 5 mai. Quelle pourrait être la portée de cet événement à court et à moyen terme ? A cette occasion, le président Debi a fait un discours agressif à l'encontre de l'Occident en fustigeant à nouveau le concept occidental de démocratie imposé à l'Afrique, l'activisme des associations de droits de l'homme et l'exploitation des ressources et des richesses du continent. Ce discours officiel de la part d'un président d'un pays ami largement aidé par la France n'est-il pas étonnant, voire inquiétant ?

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 06/08/1998

Réponse. - L'activité diplomatique de la Libye se déploie de façon traditionnelle auprès de ses voisins, notamment en Afrique, où elle a toujours cherché à jouer un rôle actif. La visite du colonel Kadhafi au Tchad, du 24 avril au 5 mai derniers, la première depuis 1981, se situe dans le cadre d'une relance des relations entre le Tchad et la Libye, notamment dans le domaine économique et dans le contexte de la mise en place de la Communauté des Etats du Sahel et du Sahara, créée à l'automne dernier en vue d'établir une union économique entre la Libye, le Tchad, le Niger, le Burkina Faso, le Mali et le Soudan. La population tchadienne vivant en Libye est estimée à environ 300 000 personnes. La présence économique libyenne au Tchad est en constante croissance. Les investissements libyens s'orientent principalement vers le secteur bancaire, l'import-export, l'immobilier, le secteur des hydrocarbures, de l'électricité et de l'eau. S'agissant des propos tenus par le président Déby à l'occasion de la visite du colonel Kadhafi, ceux-ci relèvent de la politique étangère d'un Etat souverain, que la France n'a pas pour usage de commenter. Tout au plus peut-on rappeler que les propos relevés par l'honorable parlementaire ont été confirmés par la suite et qu'ils s'inscrivent dans la stratégie de rapprochement que le Tchad a adoptée à l'égard du monde arabe, mais ne signifie pas une rupture avec les pays occidentaux et les institutions multilatérales, qui demeurent ses principaux bailleurs.

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