Question de M. ABOUT Nicolas (Yvelines - RI) publiée le 07/05/1998
M. Nicolas About attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur les lacunes de la politique française en matière de recherche. Outre un manque flagrant de moyens qui pousse nos chercheurs à s'expatrier, le fonctionnement même de la recherche en France n'est pas le mieux adapté pour qu'elle soit attractive, efficace et rentable. Si notre formation supérieure jouit d'une grande réputation à l'étranger (la Silicone Valley s'arrache nos ingénieurs informaticiens), notre système post-doctoral est entaché par le système inique du " mandarinage " qui bride l'accès à la recherche. Les victimes de cette féodalité administrative se tournent alors vers des post-doctorats étrangers dans lesquels ils sont sûrs d'être soutenus et publiés. Si les échanges internationaux dans le domaine scientifique sont à promouvoir, il convient de veiller à ce que ces recherches soient conformes à nos intérêts économiques et militaires. Les scientifiques, comme les informaticiens, de par leur formation, ne sont guère sensibilisés aux aspects politiques de leurs activités. Le risque, inconsciemment bien sûr, de transfert de technologie existe bel et bien. La question est donc de savoir quels moyens financiers la France est prête à consacrer pour favoriser l'émergence d'une communauté scientifique, respectée et agissant de concert avec le monde de l'entreprise au service de notre compétitivité. Sur ce point, le Gouvernement doit favoriser la coopération centres de recherche-entreprises, encore emprunte d'une certaine méfiance réciproque, à la différence des Etats-Unis où les scientifiques sont aussi des entrepreneurs. Enfin, s'agissant de la politique européenne en matière de recherche, il est consternant de constater que le Gouvernement français a demandé une réduction des crédits communautaires. Par ailleurs, ce programme-cadre pêche par rigidité puisque les crédits sont affectés pour cinq ans sans tenir compte de l'évolution des besoins scientifiques. Trop d'organismes se partagent ce gâteau sans qu'il y ait une réelle coordination des travaux. Encore une fois, l'Europe présente de louables intentions qui se diluent par manque de cohésion politique et financière. Il lui demande donc s'il a l'intention de mettre en place une politique nationale de la recherche à la hauteur des enjeux qu'elle revêt. Quels moyens financiers il entend y consacrer dans les années à venir ? Quelle réforme du système post-doctoral français entend-il lancer ? Comment compte-t-il rapprocher les centres universitaires de recherche des entreprises ? Comment justifie-t-il sa demande de baisse des crédits européens consacrés à la recherche ? Entend-il militer pour une remise à plat de ce programme communautaire qui sera victime de rigidité et d'éparpillement ?
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La question est caduque
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