Question de M. MAMAN André (Français établis hors de France - NI) publiée le 23/04/1998

M. André Maman appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la situation dans laquelle se trouve placé l'Institut français d'archéologie du Proche-Orient (IFAPO). Il lui rappelle, en effet, que les activités de l'IFAPO ont été gravement atteintes, ces cinq dernières années, par des diminutions importantes de son budget. Dans ce contexte, l'IFAPO, dont il est inutile de rappeler l'importance du rôle dans la mise en oeuvre d'une politique archéologique cohérente à l'échelle du Proche-Orient (Beyrouth, Damas, Amman), a été obligé de limiter ses achats de livres et de réduire ses publications. En outre, d'un point de vue immobilier, l'IFAPO continue à exercer ses activités dans des conditions souvent précaires, et la simple visite des locaux dont il dispose, à Damas notamment, suffit à s'en convaincre. En conséquence, il lui demande de bien vouloir lui préciser ce que ses services entendent faire pour que les membres de l'Institut français d'archéologie du Proche-Orient puissent travailler dans de meilleures conditions.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 04/06/1998

Réponse. - Le ministère des affaires étrangères mesure pleinement l'intérêt et l'importance des activités de l'Institut français d'archéologie du Proche-Orient (IFAPO) et partage les préoccupations évoquées par l'honorable parlementaire. Le montant du budget de fonctionnement de l'IFAPO se situe en deuxième position dans l'ensemble des centres de recherche à l'étranger relevant du ministère des affaires étrangères. Ce budget n'est pas en diminution depuis cinq ans : au contraire, il est en légère, mais constante, augmentation. Voici les chiffres : 1994 : 2,546 MF ; 1995 : 2,696 MF ; 1996 : 2,944 MF ; 1997 : 3,019 MF ; 1998 : 3,080 MF. Pour la même période, l'ensemble de la dotation de fonctionnement des centres a baissé d'environ 10 %, du fait des contraintes générales du ministère. L'IFAPO a donc bénéficié d'un traitement privilégié pour les cinq dernières années, ce que justifient la qualité de ses travaux, son rayonnement et le rôle qu'il joue pour la communauté scientifique française ainsi que la bonne collaboration qu'il entretient avec les autorités locales responsables de l'archéologie et du patrimoine. S'agissant des autres questions évoquées par l'honorable parlementaire : achats de livres : les crédits ont varié de 285 000 F à 300 000 F entre 1994 et 1998. Ils sont donc à peu près constants, et l'IFAPO ne paraît pas éprouver de difficultés à poursuivre ses approvisionnements à un rythme régulier. Publications : l'IFAPO a publié 4 ouvrages en 1994, 5 ouvrages en 1995, 2 ouvrages en 1996, 5 ouvrages en 1997 et autant sont prévus en 1998. A part une baisse ponctuelle en 1996, le nombre de publications témoigne ainsi d'une production régulière (4 à 5 ouvrages par an) et conforme à l'attente du public. Les locaux de l'IFAPO à Damas : la situation des locaux de l'IFAPO, si elle est satisfaisante à Amman et Beyrouth, ne l'est pas, il est vrai, à Damas. Le petit immeuble qu'il occupe actuellement à Jisr Al Abyad (comportant 3 niveaux plus 2 pièces en terrasse) est insuffisant et difficile à organiser de façon fonctionnelle. En tout état de cause, il manque des bureaux pour les chercheurs ainsi que des locaux techniques, la bibliothèque, la photothèque et la cartothèque étant saturées. Différentes solutions sont à l'étude, la plus satisfaisante étant sans doute la construction, sur un terrain appartenant à la France, de deux bâtiments contigus pour l'IFAPO et l'Institut français d'études arabes de Damas (IFEAD), ce qui favoriserait une synergie efficace des deux instituts de recherche, tout en préservant la personnalité et l'autonomie de chacun. Les deux centres pourraient mettre en commun un certain nombre de services, d'espaces et d'équipements techniques et coordonner leurs bibliothèques et leurs fonds documentaires. Cette solution est à l'heure actuelle soumise à une expertise technique et, si elle s'avère réalisable, pourrait faire l'objet d'une mise en uvre.

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