Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 09/04/1998
M. Emmanuel Hamel attire l'attention de Mme le ministre délégué chargé de l'enseignement scolaire sur l'article paru à la page 2 du Figaro du 4 mars 1998 d'une directrice de recherche honoraire au Centre national de recherche scientifique sous le titre " l'Ecole élémentaire détruite " dans lequel elle estime que " ceux qui prêchent l'égalité des enfants aggravent le plus les inégalités. Car, plus l'école s'appuie sur la famille, plus elle est "inégalitaire". Seule la transmission des connaissances et les valeurs peut donner à l'immense majorité des enfants une chance d'avoir une scolarité aboutie... Dans l'analyse donnée de l'échec des enfants, on occulte trop souvent les facteurs proprement scolaire de cet échec. On a réduit le temps consacré aux apprentissages fondamentaux, qui nécessitent les exercices répétés favorisant l'automatisation des outils conceptuels de base (lire, écrire et calculer) ". Il lui demande quelle est sa réaction face à ces propos lucides et aux conclusions exprimées par la signataire de l'article précité qui estime que " les mêmes qui s'indignent de l'exclusion omettent de signaler l'une de ses premières causes : l'échec scolaire induit par la mauvaise transmission des connaissances ".
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Réponse du ministère : Enseignement scolaire publiée le 24/09/1998
Réponse. - Les horaires des champs disciplinaires du français et des mathématiques ont peu évolué entre 1985 et 1995. L'introduction de l'enseignement d'une langue vivante, principalement au cycle III, a conduit, lorsqu'elle a été mise en uvre, à une légère réduction de l'horaire de français. Afin de favoriser la réussite des élèves et de mieux adapter l'enseignement à leur diversité, des cycles pédagogiques ont été mis en place. Cette organisation de la scolarité à l'école primaire permet d'assurer de façon plus efficace la continuité des apprentissages et de prendre en compte les différences de maturité des élèves au sein d'une même classe. Un document " Les compétences à acquérir au cours de chaque cycle " a été mis à la disposition des équipes de maîtres ; il est destiné à faciliter cette organisation de l'école primaire en cycles pédagogiques pluriannuels. Dans ce texte trois types de compétences sont distingués : des compétences transversales, relatives aux attitudes de l'enfant, à la construction des concepts fondamentaux d'espace et de temps et aux acquisitions méthodologiques ; des compétences dans le domaine de la maîtrise de la langue ; des compétences relatives aux différentes disciplines qui recouvrent à la fois des savoirs et des méthodes propres à chacun des grands domaines. Des évaluations nationales sont réalisées à l'entrée du cycle des approfondissements (CE2) et à l'entrée du cycle d'observation du collège (6e) ; tout en permettant au système éducatif de conserver son caractère de service public et son unité, elles éclairent les décisions que prennent les maîtres en leur fournissant des éléments objectifs de référence. Ainsi ces évaluations mettent à la diposition des enseignants, tôt dans l'année, une information précise sur les acquis des élèves et les obstacles qu'ils rencontrent dans leurs apprentissages. Les enseignants peuvent s'appuyer sur cette information pour mieux adapter leurs pratiques aux élèves qui leurs sont confiés. Les maîtres ont, par exemple, été amenés à reconsidérer la place de l'erreur. A une utilisation traditionnelle, normative, de l'erreur, servant à sanctionner le travail de l'élève, ils ont ajouté une fonction d'analyse des modalités d'apprentissage. L'erreur devient alors l'outil privilégié du maître pour recenser les lacunes ou les faiblesses, pour explorer les démarches d'apprentissages, pour élaborer et mettre en uvre des réponses appropriées. Construire des apprentissages sur les compétences acquises précédemment, cela implique que, quelle que soit la classe, les lacunes éventuelles de certains élèves soient comblées avant qu'ils n'abordent les apprentissages ultérieurs. La mise en place récente des RASED, réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté, est à inscrire dans ce dispositif. Cet apport d'aides spécialisées est d'autant plus efficace qu'il est précoce et intégré à l'action pédagogique. Il y a avantage à ce que les maîtres chargés de rééducation interviennent dès le cycle des apprentissages premiers, de préférence auprès des enfants dans leur classe soit au cours d'activités collectives, conduites par le maître, soit dans une organisation en atelier. L'action du maître et les actions rééducatives trouvent ainsi les conditions d'une meilleure unité.
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