Question de M. DUGOIN Xavier (Essonne - RPR) publiée le 19/03/1998

M. Xavier Dugoin appelle l'attention de Mme le ministre de la jeunesse et des sports sur la situation future du Stade de France et du Parc des Princes. Le Gouvernement, dans un souci de rentabilité, tente actuellement de trouver un club résident pour le Stade de France, ce club pouvant être le Paris-Saint-Germain. Si cela devait être le cas, si le PSG devait " déménager ", il se poserait alors le problème de la sous-utilisation du Parc des Princes. En l'absence de club résident, quel pourrait être l'avenir de cet équipement sportif ? Dès lors, il semble que la présence d'un second club de football dans la capitale est une nécessité. Son absence conduirait inévitablement à la marginalisation de l'un de ces deux stades. Aussi souhaite-t-il connaître les intentions du Gouvernement sur ce sujet.

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Réponse du ministère : Jeunesse publiée le 18/06/1998

Réponse. - Le contrat de concession du Stade de France confie au concessionnaire son exploitation pour une durée de trente ans. Dans ce contrat sont stipulées des conditions précises d'accueil au stade d'un club résident de football à partir de la saison sportive 1998-1999. On sait désormais que ce club ne sera pas le Paris-Saint-Germain, celui-ci ayant annoncé son maintien au Parc des Princes pour " au moins dix ans ". De ce fait, la question de l'avenir du Parc des Princes ne se pose plus. L'installation d'un club de football professionnel constitue néanmoins un enjeu essentiel pour le Stade de France. Son avenir, son ancrage dans la région, son rapport avec le mouvement sportif sont, en effet, fortement liés à l'activité d'un club résident. L'intérêt de l'utilisation du Stade de France par un club professionnel de haut niveau est triple : la construction du Stade de France dans cette partie de la banlieue parisienne a déjà permis d'entreprendre une opération d'aménagement urbain, de grande ampleur et de grande qualité, qui va se poursuivre par la réalisation de logements et d'activités commerciales et sociales. Ainsi sera profondément rénovée et structurée, une zone jusque-là déshéritée, sinon quasi abandonnée, au bénéfice de toute la population environnante ; mais cet équipement, pour remplir pleinement son rôle d'attraction et de moteur, doit vivre au jour le jour, au moins hebdomadairement, en dehors des grands événements. Seul un club professionnel résident peut remplir cette fonction, à condition qu'il soit convenablement intégré dans le tissu urbain et social au milieu duquel se trouve le Stade de France. Le football intéresse des milliers de jeunes et de moins jeunes dans la banlieue nord. Ils le pratiquent et doivent naturellement se reconnaître dans ce club résident et se l'approprier. Ainsi sera renforcé le tissu social de toute une partie de la région parisienne. C'est pourquoi, parmi les critères de choix d'un club résident, figure en bonne place la qualité du projet d'intégration sociale de ce club grâce aux multiples activités intéressant le plus grand nombre qu'il saura engendrer. Le projet qui sera finalement retenu, sera certainement celui qui offrira, par l'expérience acquise, la plus grande garantie à cet égard ; l'intérêt de la présence de ce club se situe aussi dans le domaine de l'activité économique. En effet, le club résident apporterait, à lui seul, vingt-cinq manifestations sur les cinquante manifestations annuelles prévues. De plus la présence de l'administration du club, des joueurs et des sponsors et la création de boutiques de supporters constitueraient une animation permanente, très favorable à la vie du quartier et à la prospérité de ses commerces. Enfin, l'enjeu est aussi de nature financière. Le contrat de concession, signé par le Premier ministre le 29 avril 1995, prévoit effectivement le versement, par l'Etat, d'une subvention en cas d'absence d'un club résident. Le montant de cette subvention est de 50 MF pour les deux premières années, puis de 68 MF pour les années suivantes. Dans ses efforts pour favoriser la venue d'un club résident, qui constitue donc une condition indispensable à la vie du Stade de France, Madame la ministre de la jeunesse et des sports a rencontré tous les acteurs concernés (Fédération française de football, Ligue nationale de football et clubs, concessionnaire, collectivités territoriales). Cette concertation a conduit à l'organisation d'une table ronde qui s'est tenue le 23 février dernier et au cours de laquelle un appel à candidatures a été décidé. Trois clubs se sont portés candidats et leurs responsables ont été auditionnés le 21 avril puis, après mise au point des critères que devaient remplir les projets, auprès nouvel examen, il est apparu qu'un seul de ces trois candidats, le Red Star 93, était susceptible, sous réserve de certains ajustements, de satisfaire aux conditions que les autorités sportives et les pouvoirs publics jugeaient indispensables pour répondre aux enjeux évoqués ci-dessus.

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