Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 19/03/1998
M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé sur l'article du président de l'Alliance internationale de la lutte contre la toxicomanie paru à la page 2 du quotidien le Figaro du 27 février dernier, dans lequel son auteur estime que " les propriétés pharmacologiques de la drogue sur le cerveau de l'homme entraînent deux risques majeurs : le premier est... d'altérer l'équilibre biochimique du cerveau nécessaire à l'expression de la conscience. Cette perturbation de l'équilibre biochimique induite par la drogue se traduit par une incapacité de la conscience à distinguer ce qui est juste de ce qui est faux... ce qui est bien de ce qui est mal. Le second risque... est d'entraîner un comportement quasi obligatoire de dépendance à la drogue, qui échappe à la raison et à la volonté. Le comportement du drogué ne peut se conformer aux règles de conduite définies par la société pour assurer le respect des lois " et de préciser que si le Gouvernement adoptait des mesures pour " légaliser l'usage du cannabis " et " approuver son "usage médical" "... " on devrait s'attendre à une augmentation de la consommation de la drogue et de la délinquance qui lui est associée ". Il lui demande quelle est sa réaction face à ces propos du président de l'alliance internationale précitée.
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Réponse du ministère : Santé publiée le 12/11/1998
Réponse. - M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé sur l'article paru le 27 février 1998 dans le Figaro. En matière de toxicomanie, une politique forte de santé publique est conduite. Son intérêt réside dans la mise en place d'une vaste politique de prévention quels que soient les produits, qui contribue à éviter les comportements à risques des jeunes, améliore la prise en charge des personnes dépendantes et met en uvre une stratégie large de réduction des risques sanitaires et sociaux. La politique de lutte contre la toxicomanie ne concerne pas que la drogue mais associe les nouvelles consommations des jeunes et prend en compte l'ensemble des substances psychoactives utilisées qui retentissent sur le comportement et sont à l'origine de dépendances. La mise en place de traitements spécifiques et diversifiés de la dépendance aux opiacés a permis le traitement de plus de 50 000 personnes. Cette politique présente en outre des effets secondaires positifs pour la société ; depuis deux ans on assiste à une diminution des interpellations et des saisies d'héroïne, de la morbidité et de la mortalité des toxicomanes. Toute réflexion sur l'évolution du cadre légal des consommations et des produits entraînant une dépendance ne pourra se réaliser que dans le cadre d'une politique globale respectant les traités internationaux.
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