Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 05/03/1998
M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé sur l'article d'un éminent professeur de médecine, vice-président du Comité national de la lutte contre le tabagisme, paru à la page 2 du quotidien Le Figaro du 5 février dernier sous le titre " Tabagisme : soixante mille morts par an ", dans lequel il pose la question suivante : " l'Etat veut-il vraiment protéger la population, alors que le tabac lui rapporte plus que ne lui coûtent ses méfaits ? " et propose que l'Etat s'engage " fortement dans la prévention, en suivant les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) : consacrer au moins 1 % des taxes sur les ventes du tabac à la prévention, ce qui correspondrait à environ 560 MF, soit la moitié de ce qu'il consacre à la lutte contre les toxicomanies. Ne serait-il pas logique d'y consacrer vingt fois plus, avec un programme national cohérent de lutte contre le tabagisme ". Il lui demande quelle est sa réaction face à ces propos car, incontestablement, le tabac tue et les malades et interventions chirurgicales qu'il entraîne sont d'un coût énorme pour la sécurité sociale.
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Réponse du ministère : Santé publiée le 07/10/1999
Réponse. - Afin de lutter contre les méfaits du tabagisme, la France s'est dotée d'un dispositif réglementaire contraignant. En outre, l'effort financier collectif consacré à ce problème majeur de santé publique s'est considérablement accru dans la période récente. Ainsi, l'effort cumulé de l'Etat et de la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés consacré à la lutte contre le tabagisme est passé de 20 millions de francs en 1997 à 50 millions en 1998 et enfin 100 millions en 1999. Cet effort financier exceptionnel permettra de soutenir une politique de lutte contre le tabagisme ambitieuse. Celle-ci s'articulera autour de deux grands axes : aide à l'arrêt et sensibilisation par un programme d'information et de prévention. Les mesures d'aide au sevrage permettront notamment de proposer les substituts nicotiniques en vente libre dans les pharmacies dès le début de l'année 2000. Pour les personnes en situation de précarité, un dispositif incluant une prise en charge médicale assortie d'une mise à disposition gratuite de substituts nicotiniques sera proposé dans les centres d'examen de santé puis dans les centres de consultation ambulatoire en alcoologie. En milieu hospitalier, des substituts nicotiniques pourront être délivrés aux fumeurs hospitalisés afin de faciliter leur entrée dans une démarche de sevrage. Enfin, le nombre de centres de sevrage tabagique sera considérablement renforcé. Le deuxième axe de la politique de lutte contre le tabagisme s'articule autour de programmes de prévention et d'information en direction de publics ciblés, en particulier les femmes, les enfants et pré-adolescents. Des campagnes publicitaires spécifiquement destinées aux femmes et notamment aux femmes enceintes ont été mises en place durant l'été en particulier dans la presse magazine afin de diffuser des messages de prévention en direction de ce public féminin dont la proportion augmente parmi les fumeurs. Des partenariats avec les chaînes de télévision (dans des programmes destinés aux jeunes) et les radios ont pour objectif d'éviter l'entrée des jeunes dans le tabagisme.
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