Question de M. FOY Alfred (Nord - NI) publiée le 19/02/1998
Le 30 octobre 1997, le secrétaire d'Etat américain a désigné, au sein du département d'Etat, un coordinateur spécial chargé de promouvoir un dialogue substantiel entre la Chine et le Dalaï-Lama ou ses représentants. Récemment, le Sénat australien a fait une proposition similaire à son gouvernement. Il serait opportun que l'Union européenne (UE) procède à son niveau à une nomination analogue compte tenu des liens commerciaux et financiers importants qu'elle entretient avec la Chine, dont certains peuvent trouver à s'exercer sur le territoire tibétain. C'est la raison pour laquelle M. Alfred Foy demande à M. le ministre des affaires étrangères de bien vouloir proposer la nomination d'un coordinateur spécial européen sur le Tibet aux Etats membres de l'UE.
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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 30/04/1998
Réponse. - L'honorable parlementaire a bien voulu attirer l'attention du ministre des affaires étrangères sur l'intérêt qu'il y aurait à nommer un coordinateur spécial européen sur le Tibet. Le gouvernement français a pris note de la nomination le 31 octobre 1997 de M. Gregory Craig, comme coordinateur spécial des Etats-Unis pour le Tibet. Directeur du centre de planification du département d'Etat, M. Craig serait chargé de promouvoir la reprise du dialogue entre les autorités chinoises et le dalaï-lama, Toutefois, la réaction négative de la Chine à sa désignation risque d'entraver largement son action. La France, comme ses autres partenaires de l'Union européenne, est elle aussi attachée à ce que des discussions s'ouvrent entre les autorités chinoises et le dalaï-lama, prix Nobel de la paix en 1989 et personnalité internationalement reconnue pour sa modération et son sens du dialogue. La question tibétaine figure parmi les sujets de préoccupations de l'Union européenne et a été évoquée en octobre et en décembre 1997 à l'occasion des 3e et 4e sessions du dialogue sino-européen sur les droits de l'homme. La nomination d'un coordinateur européen pour le Tibet n'apparaît pas dans ce contexte comme une mesure susceptible de favoriser les démarches en cours. Plusieurs de nos partenaires européens jugent incertains les résultats que l'on peut attendre d'un tel projet. Le maintien d'un dialogue sur le Tibet entre la Chine et les pays occidentaux permet en effet d'obtenir des résultats concrets plus directs, comme la multiplication des interventions sur le terrain : délégation européenne au printemps prochain ; sucession de visites des ambassadeurs européens en poste à Pékin ; déplacement de personnalités religieuses américaines... Une invitation aux parlementaires français avait été présentée en janvier 1996 par le vice-président de l'assemblée nationale chinoise.
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