Question de M. PENNE Guy (Français établis hors de France - SOC) publiée le 19/02/1998
M. Guy Penne souhaite attirer l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la campagne " Une fleur pour les femmes de Kaboul " qui dédie la Journée des femmes, le 8 mars 1998, aux femmes afghanes. Cette campagne lancée par deux commissaires européens à la suite d'une résolution du Parlement européen devrait sensibiliser l'opinion publique à propos des graves violations des droits de l'homme subies par les femmes en Afghanistan. Il souhaite connaître les mesures prises par le Gouvernement pour favoriser cette initiative et pour oeuvrer au rétablissement des droits fondamentaux des hommes et des femmes en Afghanistan.
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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 30/04/1998
Réponse. - L'honorable parlementaire a bien voulu appeler l'attention du ministre des affaires étrangères sur la campagne " Une fleur pour les femmes de Kaboul " à l'occasion de la journée internationale des femmes, le 8 mars 1998, dédiée cette année aux femmes afghanes. Cette campagne visait à sensibiliser l'opinion publique aux discriminations dont sont victimes les femmes en Afghanistan et à faire pression sur toutes les parties en Afghanistan, et en particulier sur les Talibans, pour que les droits de l'homme soient restaurés. Un accès égal à l'aide humanitaire est également recherché, en accord avec la charte des Nations Unies et les autres conventions internationales. La France se félicite de cette initiative. Les femmes, avec les enfants, constituent, en effet, les populations les plus touchées par la guerre qui perdure dans ce pays. L'appel en faveur des femmes afghanes a recueilli de nombreuses signatures dans le monde entier de la part de personnalités féminines de premier plan. En France, Mme Martine Aubry, ministre de l'emploi et de la solidarité, a fait partie des signataires. La France a rappelé à plusieurs reprises son profond attachement au respect des droits de l'homme et de la condition de la femme en particulier - qui incluent l'accès à la santé, le droit à l'éducation et la possibilité de travailler librement. Cet engagement est partagé par nos partenaires de l'Union européenne. Une position commune ainsi été adoptée le 26 janvier dernier, à l'élaboration de laquelle nous avons activement participé. Ce texte, qui a également été transmis à tous les Etats ayant quelque influence sur les protagonistes, engage les factions afghanes à mettre un terme aux politiques discriminatoires et à reconnaître, à protéger et à promouvoir l'égalité des droits et la dignité des hommes et des femmes, y compris l'accès aux établissements d'enseignement et aux services de santé, l'emploi hors du foyer, l'intégrité physique et le droit de ne pas faire l'objet d'actes d'intimidation et de harcèlement. Les Etats de l'Union s'engagent à attirer l'attention sur les conséquences de politiques discriminatoires pour la distribution de l'aide. La France, à cet égard, a été la première à refuser de financer à titre bilatéral des programmes pouvant présenter un caractère discriminatoire envers les femmes. Notre pays défend également ces principes au conseil de sécurité et dans toutes les enceintes appropriées. Comme vous le constatez, la France est plus que jamais présente sur cette question. Elle saisira toute opportunité afin de faire reconnaître aux femmes afghanes le bénéfice des droits fondamentaux qui leurs sont refusés. Nos ONG accomplissent un travail exceptionnel. Sur place, elles contribuent, au quotidien, à la tâche difficile de soulager la population civile, qui est la première touchée par les combats. A l'extérieur, elles mènent un combat de tous les instants contre l'oubli.
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