Question de M. de VILLEPIN Xavier (Français établis hors de France - UC) publiée le 12/02/1998
M. Xavier de Villepin attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur l'image de la France au Canada anglais. La presse, et notamment le Globe and Mail, soulignent que la France est l'homme malade de l'Europe. Il souhaiterait connaître nos possibilités de réactions à un article diffusé sur l'ensemble du Canada. D'une façon générale, les médias anglophones sont lus par des décideurs importants. Le problème de nos relations avec le Québec peut constituer une explication, mais alors que notre pays pratique une neutralité exemplaire dans le débat interne, l'outrance des propos paraît regrettable.
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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 23/04/1998
Réponse. - L'honorable parlementaire se réfère à un éditorial du Globe and Mail qui critiquait effectivement de manière excessive la politique économique et sociale du Gouvernement. Il n'a échappé, ni au ministère des affaires étrangères ni à l'ambassade de France à Ottawa : nos relations avec Québec n'expliquent que partiellement les motivations de la presse canadienne anglophone à diffuser une image négative de la France. Plus profondément, elle véhicule une perception de notre pays forgée ailleurs et de nature plus idéologique : la France serait le pays qui s'opposerait à la mondialisation et aux conceptions anglo-américaines du monde (culturelles, économiques notamment). Elle irrite comme un obstacle inutile à l'acceptation unanime de cette vision du monde. La qualité de l'image de la France à l'étranger est une préoccupation constante du ministère et du réseau diplomatique. Les chefs de postes ont toute latitude pour réagir aux articles de presse lorsque ceux-ci attaquent de manière excessive et injustifiée notre pays. L'initiative leur revient et, si c'est nécessaire, des argumentaires leur sont adressés à cet effet. Notre ambassade à Ottawa est ainsi appelée régulièrement à faire usage de son droit de réponse. D'autre part, un programme d'invitations de journalistes vise à entretenir un courant régulier de relations avec les médias étrangers. Le budget concerné est en constante augmentation, par redéploiement, compte tenu des restrictions budgétaires globales. Des journalistes canadiens anglophones sont invités chaque année et occupent ainsi dans ce programme modeste une position privilégiée. Enfin, un dispositif d'alerte sur l'image de la France dans le monde est actuellement mis en place, en liaison avec d'autres départements ministériels, et concerne une quinzaine de pays jugés prioritaires, dont le Canada.
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