Question de M. LEGENDRE Jacques (Nord - RPR) publiée le 12/02/1998
De nombreux musées et établissements culturels étrangers réalisent et utilisent, en direction de leurs visiteurs, des supports généralement bilingues, qui conjuguent le plus souvent une rédaction en langue anglaise à leur langue nationale. Cette situation n'est pas sans être préoccupante, en ce qu'elle manifeste un recul de l'emploi de la langue française à l'étranger dans le domaine culturel, à un moment où de tels établissements connaissent une fréquentation croissante. Aussi M. Jacques Legendre demande-t-il à Mme le ministre de la culture et de la communication s'il ne lui semblerait pas opportun d'introduire un principe de réciprocité linguistique dans les relations qui unissent les musées français aux musées étrangers, principe qui est d'ailleurs approuvé par la délégation à la langue française.
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Réponse du ministère : Culture publiée le 30/04/1998
Réponse. - De nombreux musées et établissements culturels français ont réalisé des efforts importants pour respecter l'obligation de double traduction inscrite à l'article 4 de la loi du 4 août 1994 relative à l'emploi du français et assurer ainsi à un grand nombre de visiteurs étrangers une information dans leur langue ou dans une langue qu'ils maîtrisent. Quelques établissements vont parfois au-delà des prescriptions de la loi et proposent, pour certaines parties de leurs activités, des traductions dans trois ou quatre langues. Ces efforts ne sont pas toujours partagés par les musées étrangers et l'on constate qu'un certain nombre d'entre eux, parmi les plus prestigieux, renoncent à l'usage du français dans leurs supports d'information destinés au public. Si cette situation est préjudiciable à l'emploi du français à l'étranger, elle nuit plus généralement au développement du plurilinguisme au sein des pays de l'Union européenne. Quelques-uns des musées nationaux français s'efforcent, dans leurs contacts avec leurs homologues étrangers, d'obtenir une réciprocité dans la promotion du plurilinguisme et leurs demandes sont généralement bien comprises et acceptées. Toutefois, ces efforts demeurent isolés et la délégation générale à la langue française a demandé au groupe permanent de hauts fonctionnaires consacré à la langue française de réfléchir aux moyens d'encourager les démarches des musées français visant à introduire un principe de réciprocité linguistique dans leurs relations avec leurs homologues étrangers. Ce principe de réciprocité pourrait, par exemple, trouver une application dans le cadre d'expositions itinérantes présentées dans différents pays ou d'opérations ayant valeur d'exemplarité en matière de plurilinguisme, susceptibles de créer un effet d'entraînement auprès des organismes culturels.
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