Question de Mme BERGÉ-LAVIGNE Maryse (Haute-Garonne - SOC) publiée le 29/01/1998

Mme Maryse Bergé-Lavigne attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la violence qui sévit en Algérie et les drames journaliers que vit le peuple algérien. Des milliers de personnes ont été massacrées depuis le début du conflit, il y a cinq ans, mais depuis quelques mois cette violence a pris une tournure encore plus terrifiante, et le peuple algérien est à nouveau victime d'actes de sauvagerie barbare. Cependant les sentiments de réprobation ou de pitié devant les images insupportables qui nous parviennent ne constituent pas une réponse à ce drame. Certaines déclarations condamnant les massacres et les violations des droits de l'homme en Algérie ont ouvert une brèche, et la déclaration énergique du Gouvernement français témoigne d'une volonté active d'agir pour que soit mis un terme aux souffrances de ce peuple. C'est pourquoi elle lui demande de préciser quelles sont les actions qu'il envisage de développer avec ses partenaires européens, afin que dans un grand élan de solidarité le peuple algérien, à qui nous lie une si longue histoire, constate que son " voisin et ami " l'aide et le soutient pour qu'il sorte définitivement de ce drame.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 14/05/1998

Réponse. - Le Gouvernement français est bouleversé, comme l'ensemble de ses concitoyens, par les souffrances endurées par le peuple algérien. Face à ce drame, il souhaite agir utilement et marquer de manière concrète sa solidarité avec l'Algérie. Le Gouvernement poursuit d'abord une importante politique de coopération avec l'Algérie, qu'il s'attache à adapter à l'évolution des besoins du pays, en particulier dans les domaines qui touchent directement sa population, comme la santé, l'éducation et la formation. Il soutient et facilite également les initiatives de solidarité qui émanent de la société civile française. Avec ses principaux partenaires de la communauté internationale, et notamment les pays membres de l'Union européenne, le Gouvernement entend par ailleurs favoriser, sans volonté d'ingérence, les efforts engagés par les Algériens eux-mêmes pour trouver une solution politique à la crise que traverse leur pays. Le gouvernement algérien a annoncé et commence à mettre en uvre un programme de réformes économiques mais aussi politiques et sociales. Le Gouvernement français souhaite, dans le respect de la souveraineté algérienne, encourager ce projet d'ouverture et de modernisation. A cette fin, il s'emploie à établir avec Alger, au plan bilatéral comme dans le cadre de l'Union européenne, un dialogue ouvert et constructif. Les récentes visites de la troïka européenne et de la délégation du Parlement européen, comme les déplacements de responsables politiques français et européens en Algérie, ont, de ce point de vue, été très utiles pour mieux comprendre la situation en Algérie et la démarche du Gouvernement algérien. Le Gouvernement estime souhaitable de poursuivre et d'approfondir le dialogue désormais engagé avec Alger, tant au niveau des exécutifs que des institutions parlementaires. Il appuie, dans cette perspective, les initiatives de la Présidence britannique visant au renforcement des relations entre l'Union européenne et l'Algérie. Afin de répondre au désir légitime d'information de l'opinion internationale, le Gouvernement encourage enfin les autorités algériennes à développer leurs relations avec les Nations unies. Dans cette perspective, la France comme l'Union européenne ne pourraient que saluer la décision que prendrait l'Algérie d'inviter les rapporteurs spéciaux de la Commission des droits de l'homme.

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