Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 22/01/1998
M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé sur l'information parue à la page 13 du quotidien Le Figaro du 5 janvier dernier selon laquelle " une étude australienne >...> fait état d'une augmentation des tumeurs du cerveau ". D'après un médecin australien " cette augmentation de 50 % observée chez les hommes et de 62,5 % chez les femmes depuis 1982 pourrait être liée au développement du téléphone mobile au cours de cette décennie ". Il lui demande quelle est sa réaction face à cette information.
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Réponse du ministère : Santé publiée le 12/11/1998
Réponse. - Le docteur Davidson de l'hôpital de Fremantle a publié une étude, il y a quelques mois, dans le Medical Journal of Australia, mettant en parallèle, d'une part, une augmentation de la fréquence des cancers du cerveau en Australie durant la période 1982-1992, de 50 % chez l'homme et de 62,5 % chez la femme et, d'autre part, une augmentation du nombre de téléphones portables dans ce pays durant la même période, sans toutefois prétendre établir de relation entre ces événements. Cette étude est critiquable sur le plan méthodologique, notamment en raison de l'absence de prise en compte du type de tumeurs, dont certaines sont en relation avec l'augmentation de la durée de vie ou surviennent chez le très jeune enfant. De plus, aucune information concernant les caractéristiques des téléphones mobiles utilisés en Australie (dont les standards sont différents des réseaux français) n'est donnée. Par ailleurs, lorsqu'un agent physique ou chimique exerce un effet cancérigène, on observe constamment un délai de l'ordre de dix à trente ans entre l'exposition et l'apparition d'une tumeur. Si un lien existait entre l'utilisation des téléphones mobiles et les cancers du cerveau, un accroissement sensible de ces cancers ne devrait pas être observé avant une dizaine d'années au minimum. En France, durant la période 1985-1995, le taux de survenue de décès par cancers primitifs du cerveau a également augmenté de 16,3 % chez les hommes et de 31 % chez les femmes. Une analyse fine des résultats montre que cette évolution est liée à une augmentation de la fréquence dans les classes d'âge supérieures, c'est-à-dire supérieures à soixante-quatre ans, ainsi que dans les classes d'âges inférieures, c'est-à-dire de moins de quatre ans. Ces populations sont peu portées naturellement à utiliser des téléphones portables. On constate en revanche une stabililité, voire une diminution, de la fréquence des cancers du cerveau dans les autres classes d'âge, c'est-à-dire de cinq à cinquante-cinq ans, alors que ce sont précisément ces classes d'âge qui sont susceptibles d'utiliser des téléphones portables. Cependant, il est nécessaire de poursuivre l'étude épidémiologique et les recherches sur les facteurs pouvant expliquer l'augmentation de la fréquence de tels cancers.
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