Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 22/01/1998
M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé sur l'information parue à la page 56 du numéro 1318-1319 (20 décembre 1997) du magazine Le Point selon laquelle : " Aux Etats-Unis, les responsables de certaines assurances privées ont proposé aux médecins travaillant pour eux une " prime " de 240 dollars pour chaque consultant qui abandonne le tabac et qui reste abstinent pendant au moins six mois. Et ça marche. Selon Le Quotidien du médecin, qui reprend les conclusions présentées par deux spécialistes lors d'un récent congrès de cardiologie, la différence est d'environ 40 % entre les médecins " motivés " et les autres. " Il lui demande quelle est la réaction face à cette surprenante information.
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Réponse du ministère : Santé publiée le 01/04/1999
Réponse. - Sans entrer dans le débat sur la comparaison entre les modes de fonctionnement très différents des dispositifs de soins aux Etats-Unis et en France, la question de l'efficacité de l'intervention médicale dans l'aide à l'arrêt du tabac est importante. Les données scientifiques internationales et les conclusions de la conférence de consensus qui s'est tenue en France sur ce thème en octobre 1998 montrent que pour les fumeurs dépendants, une intervention efficace est possible, mais nécessite la combinaison de plusieurs facteurs, parmi lesquels les plus importants sont, hormis la motivation du fumeur à vouloir s'arrêter, un traitement de substitution par la nicotine adapté au niveau de dépendance, un soutien psychologique et un suivi dans le temps. L'intervention médicale doit se faire à plusieurs niveaux, en fonction du type de tabagisme. Pour un grand nombre de fumeurs, de simples conseils peuvent permettre un arrêt de la consommation. En cas de dépendance, le fumeur doit d'abord pouvoir prendre conscience de cette dépendance et l'émergence du désir d'arrêter de fumer va demander du temps, en particulier chez les jeunes fumeurs qui ne perçoivent pas les méfaits de leur tabagisme. L'information provenant des campagnes d'éducation à la santé, les actions de prévention de proximité et l'intervention personnalisée donnée par les acteurs de santé et les médecins en particulier concourent à cette prise de conscience. Une action expérimentale de formation de médecins généralistes à l'aide à l'arrêt du tabac a été lancée cette année, avec, dans un premier temps, la formation de plus de 100 médecins tabacologues qui auront ensuite pour mission de former les médecins généralistes dans tous les départements à une intervention adaptée aux besoins de leurs patients fumeurs. La fréquence du tabagisme dans notre pays et l'importance de ses conséquences sur la santé justifient une action qui permette de toucher le plus grand nombre de fumeurs et qui fasse que l'intervention des médecins dans ce domaine devienne systématique.
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