Question de M. CHARASSE Michel (Puy-de-Dôme - SOC) publiée le 15/01/1998

M. Michel Charasse indique à M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement qu'il a pris connaissance avec une attention toute particulière de la réponse qui a été faite à sa question écrite no 2417 du 21 août 1997 relative à la desserte aérienne entre Paris et Clermont-Ferrand. Il lui fait observer que les éléments contenus dans cette réponse ne correspondent absolument pas à ce qui a été demandé et que la statistique fournie en ce qui concerne les retards à l'arrivée et au départ entre Paris et Clermont-Ferrand semble avoir été établie sciemment pour camoufler la réalité et la gravité de la situation. C'est ainsi que désormais pratiquement aucun vol entre Paris et Clermont-Ferrand ne respecte plus l'horaire prévu et les retards s'accumulent, la règle habituelle étant au minimum la demi-heure, le maximum pouvant atteindre jusqu'à trois heures et plus lorsque les vols ne sont pas purement et simplement annulés sans préavis. Si on s'en tient seulement aux quinze premiers jours du mois de décembre, on constate par exemple qu'un vol devant quitter Clermont-Ferrand à 6 h 45 du matin est finalement parti à 9 h 30 (ce qui est très agréable pour les passagers qui se lèvent tôt et qui ont des rendez-vous tôt !), un vol devant quitter Clermont-Ferrand à 19 h 30 a été supprimé sans préavis, ni explication à 18 h 30, avec proposition de faire le voyage en.. autobus (!), plusieurs vols quittant Paris le soir à 21 h 10 sont partis avec une heure de retard, les vols quittant Clermont-Ferrand à 19 h 30 ne partent jamais avec moins de quinze à trente minutes de retard, etc. C'est pourquoi il lui demande de bien vouloir lui faire connaître les données statistiques réclamées dans sa question écrite précitée, en obligeant Air France à révéler publiquement les chiffres dont la compagnie dispose, mais qu'elle tient à garder confidentiels, pour ne pas nuire un peu plus à son image. Par ailleurs, il lui demande de bien vouloir lui indiquer s'il est possible de chiffrer le coût des désagréments subis par les passagers du vol Paris/Clermont-Ferrand et retour, afin de mesurer quelle est leur part dans le bénéfice annoncé de 1 milliard de francs de la compagnie Air France pour 1997. Enfin, il lui signale que non seulement les avions desservant Clermont-Ferrand ne partent ni n'arrivent plus jamais à l'heure, mais encore le nouveau système d'occupation des places interdit à deux passagers qui se rencontrent par hasard à l'aérodrome et qui entament une conversation pour meubler les heures d'attente, de la poursuivre à bord, puisqu'ils n'ont généralement pas la chance de pouvoir être assis côte à côte, s'ils n'ont pas enregistré leur place simultanément. Le précédent système consistant à embarquer, d'une part les passagers abonnés et d'autre part les passagers non abonnés, donnait toute satisfaction et plutôt que de s'attacher maladivement à démolir systématiquement tout ce qui fonctionne encore convenablement, la compagnie Air France ferait mieux de s'occuper de faire voler ses avions à l'heure, notamment sur les lignes qui, comme celle de Clermont-Ferrand, contribuent largement à ses bénéfices.

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Réponse du ministère : Équipement publiée le 07/05/1998

Réponse. - Le ministre de l'équipement, des transports et du logement ne dispose pas d'éléments lui permettant de mettre en doute la réalité des statistiques de retard fournies par la compagnie nationale Air France telles qu'elles ont été communiquées en réponse à la question écrite no 2417 de l'honorable parlementaire. Ces statistiques montraient que la ponctualité des vols entre Clermont-Ferrand et Paris avait été mauvaise sur la période considérée et que ce défaut de ponctualité avait affecté également une grande partie du réseau intérieur de la compagnie. Le tableau ci-dessous, qui indique sur la période du 1er avril au 31 décembre 1997 le retard moyen par passager calculé par la compagnie, au départ et à l'arrivée (différence entre l'heure réelle à laquelle l'avion quitte l'aire de stationnement ou y arrive et l'heure de départ ou d'arrivée prévues sur les billets des passagers) pour les vols entre Clermont-Ferrand et Paris en le comparant au retard moyen par passager sur l'ensemble des vols de la compagnie entre la province et Paris, confirme ce constat.( NOTA Voir tableau page 1478 ). Il est précisé que les écarts entre le retard au départ et le retard à l'arrivée s'expliquent en partie par une sous-estimation par la compagnie, en 1997, de la durée programmée de ses vols, notamment pour les temps de roulage au sol qui augmentent compte tenu de l'encombrement des aéroports ; la compagnie a de ce fait été conduite à réviser, en 1998, la durée programmée de ses vols. Des circonstances extérieures à la compagnie sont à l'origine de certains retards. Toutefois, la compagnie a aussi été confrontée, en 1997, à d'autres difficultés d'ordre interne. Le processus de fusion des deux entreprises Air France et Air France Europe a en effet désorganisé certains éléments de l'exploitation, notamment au niveau de la programmation des équipages techniques. Dans ces conditions, il appartient à la compagnie de mettre en uvre les dispositions nécessaires, au-delà des efforts déjà engagés, pour rétablir rapidement une meilleure qualité de service. Au-delà de ces problèmes conjoncturels, il convient de rappeler que, de par son statut, qui lui confère une large autonomie de gestion, la compagnie nationale définit elle-même sa politique commerciale en fonction de son approche des besoins de la clientèle. Compte tenu du rôle et des moyens qui sont les siens, l'autorité de tutelle a vocation à fixer les grandes orientations de la stratégie de l'entreprise, afin qu'elle réponde au mieux aux exigences de l'intérêt général. La direction d'Air France a indiqué qu'elle a effectivement décidé, depuis le 25 novembre 1997, d'étendre l'attribution de sièges à l'enregistrement à tous les vols intérieurs. Il paraît cependant tout à fait possible que, lorsqu'un passager rencontre en salle d'embarquement une ou des personnes avec lesquelles il souhaite voyager, le personnel d'enregistrement puisse effectuer très rapidement un changement de sièges à sa convenance.

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