Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 04/12/1997
M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur l'information parue à la page 14 du quotidien le Figaro du 18 novembre dernier sous le titre " Lourdes menaces sur l'efficacité des antibiotiques " selon laquelle " le recours abusif aux antimicrobiens qui stimulent la croissance du bétail et des volailles peut entraîner une résistance accrue des bactéries à ces substances. Un danger pour l'homme... Dans la revue Eurosurveillance, le bulletin européen sur les maladies transmissibles daté de novembre 1997, des biologistes anglais du laboratoire de santé publique font part des résultats extrêmement inquiétants concernant la résistance des salmonelloses aux antibiotiques. Cette bactérie est une des causes principales des toxi-infections alimentaires humaines ". Il lui demande : quelle est sa réaction face à cette information, si, en collaboration avec son collègue secrétaire d'Etat à la santé, il envisage, comme le préconisent les biologistes anglais, une " réévaluation urgente de l'utilisation des antibiotiques destinés à l'alimentation " ainsi qu'une " surveillance faisant intervenir les organismes vétérinaires, ceux de l'hygiène alimentaire et les structures de surveillance médicale " comme le suggère le Centre national d'études vétérinaires et alimentaires.
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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 22/01/1998
Réponse. - L'évaluation du risque de développement d'antibiorésistances chez les bactéries dangereuses pour l'homme que peut présenter l'utilisation d'antibiotiques en élevage est un sujet important, qui fait partie des préoccupations du ministère de l'agriculture et de la pêche. Il s'agit également d'un sujet complexe, compte tenu d'un manque de données scientifiques concernant les phénomènes de transfert de résistances in vivo entre les bactéries présentes chez l'homme et celles présentes chez l'animal ; l'influence éventuelle des antibiotiques utilisés comme additifs dans les aliments pour animaux sur le développement des antibiorésistances chez les salmonelles est particulièrement difficile à évaluer. Dans le souci de dégager une ligne de conduite face aux interrogations concernant les effets de l'utilisation d'antibiotiques comme additifs dans les aliments pour animaux, les ministères en charge de l'agriculture et de la santé ont confié à deux personnalités scientifiques une mission de réflexion sur ce type d'utilisation. Par ailleurs, au-delà des éléments qui peuvent être obtenus par les réseaux de surveillance animés par le Centre national d'études vétérinaires et alimentaires en ce qui concerne la résistance à certains antibiotiques au niveau des animaux et des produits animaux, le ministère de l'agriculture et de la pêche participe aux démarches entreprises au niveau communautaire, visant à mettre en place un suivi de l'évolution des antibiorésistances en élevage qui soit représentatif de la situation réelle, et à favoriser les avancées de la recherche scientifique dans ce domaine. La mise en oeuvre du principe de précaution à l'égard de la santé publique guidera les orientations qui seront prises par le ministère de l'agriculture et de la pêche sur la base des éléments du risque disponibles.
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