Question de M. MATHIEU Serge (Rhône - RI) publiée le 27/11/1997

M. Serge Mathieu appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur l'exceptionnelle attitude du consul du Portugal à Bordeaux qui, en 1940, délivra des visas à tous les réfugiés qui se présentaient à lui, bravant les ordres donnés par le gouvernement du Portugal. Selon des estimations sérieuses, ce consul aurait ainsi permis à 30 000 personnes dont 10 000 juifs d'échapper aux nazis (Le Monde, 31 octobre 1997). Il lui demande si, dans un devoir de mémoire, le Gouvernement français ne pourrait honorer, comme il convient, ce " juste "

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 12/03/1998

Réponse. - L'honorable parlementaire a appelé l'attention sur le comportement exemplaire du consul du Portugal Aristides de Sousa Mendes, en poste à Bordeaux, de 1938 à 1940. Contrevenant aux ordres de son gouvernement, dirigé par Salazar, ce diplomate portugais a accordé des visas à des milliers de réfugiés (30 000 dont 10 000 juifs) fuyant les forces allemandes, afin qu'ils puissent gagner le Portugal resté neutre. Le consul a été condamné par les autorités portugaises pour avoir " déshonoré le Portugal ", à un an d'inactivité et une diminution des ses appointements, a été mis prématurément à la retraite. Il a ensuite vécu dans des conditions morales et matérielles très difficiles et est mort en 1954 dans le plus grand dénument. Afin d'honorer la mémoire du consul, et sur l'inititive d'un comité pour sa réhabilitation constitué à Bordeaux, une statue lui a été édifiée et une plaque posée à l'emplacement qu'occupait le consulat du Portugal pendant la guerre, le 29 mai 1994 à Bordeaux. Cette double inauguration s'est faite en présence du président du Portugal, M. Mario Soares, qui a joué un rôle personnel dans la réhabilitation de M. Sousa Mendes au Portugal même. Compte tenu du rôle exemplaire que ce consul du Portugal a joué en France, pendant l'occupation nazie, je tiens à mon tour à rendre hommage à cet éminent diplomate.

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Erratum : JO du 26/03/1998 p.998

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