Question de M. de VILLEPIN Xavier (Français établis hors de France - UC) publiée le 13/11/1997
M. Xavier de Villepin attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur les relations entre la Chine et la France. Il souhaiterait savoir quand ouvrira le consulat de notre pays à Wuhan. Avons-nous accordé des autorisations en réciprocité à Pékin, notamment dans les DOM-TOM ? Est-il possible, pour les entreprises françaises, de créer des chambres de commerce en province, notamment pour faciliter l'implantation des PME/PMI en Chine ? Malgré le doublement de notre commerce depuis 1990, nous sommes préoccupés de la baisse de nos exportations en Chine en 1996 et du très faible taux de couverture de nos importations. Est-il prévu des accords ou contrats nous permettant d'améliorer notre faible position sur ce marché en grand développement ? Enfin, la Chine fait-elle les efforts suffisants pour permettre l'essor de la francophonie et est-il notamment prévu un lycée franco-chinois à Sanghai ?
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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 22/01/1998
Réponse. - L'honorable parlementaire a bien voulu attirer l'attention du ministre des affaires étrangères sur les relations entre la France et la Chine. La déclaration conjointe pour un partenariat global, signée le 16 mai 1997 par le président de la République Jiang Zemin fixe le cadre d'un développement des relations bilatérales dans les domaines comme le ministre des affaires étrangères l'a rappelé le 22 octobre lors de la présentation du budget du département pour 1998, l'ouverture d'un consulat à Wuhan revêt un caractère prioritaire et se pourrait intervenir à la rentrée 1998. Lors des dernières consultations politiques bilatérale, la Chine a réservé son droit à réciprocité. Elle souhaite à terme pouvoir ouvrir un consulat dans les DOM-TOM sans que cette question ne conditionnne à ce stade l'extention de notre réseau en Chine. S'agissant des relations commerciales, le Gouvernement est naturellement préoccupé par la baisse du taux de couverture de nos exportations (63,3 % en 1990, 53,3 % en 1994, 40 % en 1996). En outre, si les exportations françaises en Chine ont connu ces dernières années une nette augmentation (elles sont passées de 7,4 milliards de francs français en 1992, à 13,2 milliards en 1995 et 12,4 milliards de francs français en 1996), la part de marché de la France demeure inférieure à 2 % : en 1997, les résulutats des 9 premiers mois font apparaître une part de marché de 1, 9 % (4,1 % pour l'Allemagne, 1,7 % pour l'Italie, 1,3 % pour le Royaume-Uni). Le secteur des biens d'équipement, qui représente 71 % des exportations françaises destinées à la Chine devrait permettre une progression sensible de nos positions à la suite de plusieurs contrats remportés en 1997 (barrage des Trois Gorges, centrale thermique de Laibin B). La Chine est devenue également un client majeur du consortium Airbus, avec une commande ferme de 60 appareils ces deux dernières années. Nous avons enfin des perspectives intéressantes en matière d'exportation de céréales. Concernant plus particulièrement la question de la création des chambres de commerces françaises dans les provinces chinoises, ce qui contribuerait à faciliter l'implantation des PME/PMI en Chine, les autorités chinoises ont été saisies de notre préoccupation et nous ont fait savoir qu'une réglementation spécifique était à l'étude sur le sujet. Il existe en revanche des antennes de la Chambre de commerce et d'industrie française en Chine à Dalian, canton, Qingdao, Shanghai, Tianjin et Wuhan. Par ailleurs, certaines collectivités territoriales françaises mettent en oeuvre des moyens sur place, avec le soutien des services de l'Etat, en vue d'apporter un appui durable à des PME/PMI qui souhaitent développer leurs activités en Chine, comme la région Rhône-Alpes avec l'ouverture du bureau ERAI (Entreprise Rhône-Alpes International) à Shanghai, la ville de toujouse qui dispose d'un représentant permanent à Chongqing ou la région Haute Normandie qui envisage la mise en place d'une représentation dans la province du Liaoning, à Dalian. Dans le domaine linguistique, un plan de relance de notre présence culturelle et linguistique en Chine a été mis en place depuis un an : principes retenus par la dernière sous-commission mixte pour l'Education (février), accord régional lors de la visite d'Etat du président de la République en Chine (mai), courrier adressé par le chef de l'Etat au président Jiang Zemin (septembre). Cette lettre évoque notamment l'ouverture d'un lycée franco-chinois à Shangai, qui constituerait un site pilote pour l'enseignement du français dans le second degré. La réponse du président chinois en octobre marque la volonté d'intensifier la coopération bilatérale dans ce domaine. Cette action volontariste doit être de plus soutenue par les entreprises françaises présentes en Chine, dans la mesure où le développement de la francophonie est étroitement lié aux opportunités d'emploi nécessitant l'usage du français. ; réponse du président chinois en octobre marque la volonté d'intensifier la coopération bilatérale dans ce domaine. Cette action volontariste doit être de plus soutenue par les entreprises françaises présentes en Chine, dans la mesure où le développement de la francophonie est étroitement lié aux opportunités d'emploi nécessitant l'usage du français.
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