Question de M. DULAIT André (Deux-Sèvres - UC) publiée le 06/11/1997
M. André Dulait appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur les différentes préoccupations exprimées notamment par l'Association nationale des anciens et amis de l'Indochine et du souvenir indochinois, en marge du sommet de la Francophonie à Hanoï. Il demande quelles dispositions sont prises par l'administration française pour favoriser l'utilisation du français, notamment au sein des différentes entreprises nationales présentes au Vietnam, à travers par exemple le recrutement du personnel local, leur communication interne et leurs relations publiques. D'une manière générale, est-il exact que la pratique du français est en net recul sous la pression tant des marchés que des autorités locales ? Par ailleurs, il paraît souhaitable que les autorités participantes à ce rendez-vous favorisent les rencontres et la libre circulation des jeunes des différents pays francophones. Enfin, quelles dispositions le Gouvernement entend-il prendre pour que la francophonie ne soit pas uniquement un événement spectaculaire mais devienne un véritable instrument culturel et économique au service des intérêts français afin d'être plus présent sur le gigantesque marché du bassin indopacifique
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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 29/01/1998
Réponse. - En ce qui concerne les préoccupations exprimées par l'Association nationale des anciens et amis de l'Indochine et du souvenir indochinois, en marge du sommet de la francophonie à Hanoï, le ministre des affaires étrangères peut apporter à l'honorable parlementaire les réponses suivantes : 1. Afin de favoriser l'utilisation du français au sein des différentes entreprises nationales présentes au Vietnam, le Gouvernement français a estimé que la première action à promouvoir, dans un pays où les nouvelles générations ne parlent généralement plus le français, était l'apprentissage de la langue française par ces jeunes générations. Il a donc lancé, en 1992, le programme dit de " classes bilingues ". Ce programme, tout d'abord bilatéral et géré par la direction générale des relations culturelles, scientifiques et techniques du ministère des affaires étrangères, a été inclus, à partir de 1993, dans la programmation multilatérale francophone et confié à l'AUPELF-UREF (Agence francophone pour l'enseignement supérieur et la recherche), qui le met en oeuvre en liaison avec l'Agence de la francophonie, opérateur principal de la francophonie, et les services culturels français au Vietnam. Il s'agit d'assurer la formation en français dans des cursus dits " d'excellence " de 1,85 % d'une classe d'âge et de la mener au niveau du baccalauréat. A ce jour, plus de 500 classes ont été ouvertes dans plus de 70 établissements. L'action développée au niveau des classes primaires et secondaires est ensuite relayée par un programme de " filières universitaires francophones " implantées dans des établissements nationaux d'enseignement supérieur. Plus de 3 000 étudiants sont répartis dans la quarantaine de " filières " actuellement existantes. Le Gouvernement français espère, grâce à ces programmes auxquels il a déjà consacré plus de 30 millions de francs, relancer la pratique du français. Les élèves formés ont pour vocation naturelle d'être embauchés par les entreprises françaises implantées au Vietnam qui seront ainsi à même de bénéficier d'un personnel de qualité capable d'assurer en français leur communication interne et leurs relations publiques. 2. Le ministre des affaires étrangères convient d'autant mieux de l'utilité de favoriser les rencontres entre jeunes des différents pays francophones qu'il s'agit là d'un des axes de la coopération multilatérale francophone mise en oeuvre par des instances comme la conférence des ministres de la jeunesse et des sports des pays d'expression française (CONFEJES). Cette conférence a pour objectif la réalisation d'une politique de coopération multilatérale de protection et de promotion de la jeunesse ainsi que le renforcement, par les échanges, des liens de solidarité entre les jeunes de l'espace francophone. Pour ce faire, la CONFEJES a notamment créé les Jeux de la francophonie, manifestation sportive et culturelle où est privilégié l'aspect rencontres et échanges inter-jeunes. Les prochains jeux se tiendront en 2001 au Canada. La CONFEJES espère y voir se concrétiser un projet déjà ancien de création d'un " Forum international des jeunes francophones ". C'est, par ailleurs, en mettant l'accent sur l'aspect jeunesse, échanges et rencontres que la France a choisi d'axer sa participation nationale à la Journée de la francophonie (organisation de concours dans les établissements scolaires, sensibilisation des élèves au fait francophone et aux nouvelles technologies, etc.). 3. C'est par le biais du Forum francophone des affaires (FFA), créé en 1987, que la francophonie peut se donner les moyens de servir les intérêts commerciaux et économiques français dans cette région du monde. La charte du Forum adoptée en 1991 stipule que " le FFA est une OING formée de communautés d'affaires nationales constituées chacune en comité national ayant pour vocation le développement des échanges commerciaux, industriels et technologiques au sein de l'espace économique francophone universel ". Le partenariat d'entreprises, axe privilégié de pénétration commerciale, est au coeur de la démarche du FFA. C'est la reconnaissance de l'efficacité commerciale de cette démarche qui a amené le FFA à monter, en collaboration avec l'Agence de la francophonie, le " programme de promotion et de développement du partenariat ", principalement destiné aux PME-PMI. ; peut se donner les moyens de servir les intérêts commerciaux et économiques français dans cette région du monde. La charte du Forum adoptée en 1991 stipule que " le FFA est une OING formée de communautés d'affaires nationales constituées chacune en comité national ayant pour vocation le développement des échanges commerciaux, industriels et technologiques au sein de l'espace économique francophone universel ". Le partenariat d'entreprises, axe privilégié de pénétration commerciale, est au coeur de la démarche du FFA. C'est la reconnaissance de l'efficacité commerciale de cette démarche qui a amené le FFA à monter, en collaboration avec l'Agence de la francophonie, le " programme de promotion et de développement du partenariat ", principalement destiné aux PME-PMI.
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