Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 16/10/1997
M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur l'article du président du conseil national des programmes parue dans le Point du 27 septembre dernier, pages 94 et suivantes, sous le titre " 40 % des enfants ne savent pas lire " précisant que, d'après un rapport officiel de l'éducation nationale, " près de 35 % des élèves rentrant en sixième échouent à " retrouver l'enchaînement logique d'un texte, maîtriser les règles principales du code écrit, utiliser les ressources du contexte... ", et que " 9 % des nouveaux collégiens qui s'ajoutent à ces 35 % ne peuvent même pas " tirer des informations ponctuelles d'un écrit ", ni saisir " de qui ou de quoi on parle ", parce que, tout simplement, ils ne savent pas déchiffrer . ". Il lui demande : 1o quelle est sa réaction face à ce terrible constat jugé " inacceptable " par l'auteur de l'article précité ; 2o quelles mesures d'urgence envisage-t-il de prendre pour résoudre le problème de l'illettrisme des collégiens car, comme le précise l'auteur de l'article, " le problème est même si grave qu'il aura, si l'on n'y apporte pas d'urgence des solutions énergiques, des répercussions catastrophiques sur le niveau intellectuel et moral des nations européennes... Car la maîtrise convenable de l'écrit n'est pas seulement une affaire de culture, mais aussi de civisme : quel sens aurait l'idéal de la citoyenneté démocratique dans un pays où l'illettrisme frapperait plus de la moitié de la population ? "
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Réponse du ministère : Éducation publiée le 08/01/1998
Réponse. - Le rapport mentionné fait état des résultats nationaux de l'évaluation effectuée à la rentrée 1996, à l'entrée au CE2 et en 6e, en français et en mathématiques ; ce rapport, paru en février 1997 dans " Les dossiers d'éducation et formations, no 79 ", a été établi par la direction de l'évaluation et de la prospective du ministère de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie. Dans ce document figure la répartition des élèves selon trois niveaux de compétences : compétences de base, approfondies et remarquables. En ce qui concerne la lecture à l'entrée en sixième, on constate que 39,7 % maîtrisent les compétences de base, qui sont les compétences nécessaires aux élèves pour profiter pleinement des enseignements de la classe dans laquelle ils entrent, et que 46,7 % maîtrisent en outre les compétences approfondies ou remarquables. Par contre, 13,6 % des élèves ne maîtrisent pas les compétences de base en lecture et rencontrent des difficultés dans ce domaine. Ce chiffre est encore trop élevé et pour lutter contre l'échec scolaire et l'illettrisme, l'organisation actuelle du collège prévoit différentes mesures destinées à mieux répondre, dès l'entrée en sixième, aux besoins des élèves. En classe de sixième, plusieurs dispositions vont dans ce sens : les moyens horaires par division ont été portés récemment à 26 heures hebdomadaires, soit une demi-heure supplémentaire par division, les moyens d'enseignement affectés au français étant portés à 6 heures. L'horaire de l'élève étant fixé entre 23 et 24 heures, les établissements disposent ainsi d'une marge de manoeuvre pour mettre en place notamment des groupes à effectif allégé ; la priorité est accordée à la maîtrise de la langue à travers toutes les disciplines ; deux heures au moins d'études dirigées ou encadrées, obligatoires pour tous les élèves, leur offrent une aide pédagogique complémentaire pour affermir les acquis fondamentaux et favoriser l'acquisition des méthodes de travail ; enfin, les élèves les plus en difficulté sont accueillis dans un dispositif de consolidation, qui peut être organisé, le cas échéant, sous la forme d'une division différenciée comportant des aménagements des horaires et des programmes, afin de permettre une remise à niveau dans les apprentissages fondamentaux, en particulier en français. Au cycle central (cinquième-quatrième), la souplesse horaire dont bénéficie chaque discipline permet d'offrir des réponses adaptées à la diversité des élèves par la mise en place : d'enseignements en groupes à effectif allégé ; de parcours diversifiés qui ont pour objectif, en s'appuyant sur les centres d'intérêt des élèves, de les faire accéder aux objectifs d'apprentissage du cycle central par des approches pédagogiques différentes. De plus, un encadrement pédagogique complémentaire est proposé aux élèves de cinquième qui n'ont pas encore acquis des méthodes de travail efficaces. A partir de la quatrième, des dispositifs spécifiques sont proposés aux élèves qui connaissent des difficultés importantes qui ne peuvent être surmontées dans le cadre général. En quatrième, un dispositif d'aide et de soutien peut être organisé afin d'apporter aux élèves, par une prise en charge individualisée, une autonomie et les acquis scolaires nécessaires pour leur permettre soit un retour dans le cursus de formation générale, soit l'accès à une formation qualifiante de niveau V. A l'issue de ce dispositif, les élèves dont la remise à niveau des connaissances est insuffisante et le projet de formation encore incertain sont accueillis en troisième d'insertion ; cette classe a pour objectif de consolider les apprentissages et préparer l'insertion des élèves dans une formation qualifiante de niveau V. Par ailleurs, les sections d'enseignement général et professionnel adapté (SEGPA) constituent également une réponse aux besoins des élèves qui, à l'issue de l'école primaire, connaissent des difficultés graves et persistantes. Une réflexion a été engagée sur l'ensemble des dispositions actuellement en vigueur au collège afin d'en mesurer les effets et d'arrêter prochainement les orientations du ministère dans ce domaine. ; classe a pour objectif de consolider les apprentissages et préparer l'insertion des élèves dans une formation qualifiante de niveau V. Par ailleurs, les sections d'enseignement général et professionnel adapté (SEGPA) constituent également une réponse aux besoins des élèves qui, à l'issue de l'école primaire, connaissent des difficultés graves et persistantes. Une réflexion a été engagée sur l'ensemble des dispositions actuellement en vigueur au collège afin d'en mesurer les effets et d'arrêter prochainement les orientations du ministère dans ce domaine.
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