Question de Mme BEAUDEAU Marie-Claude (Val-d'Oise - CRC) publiée le 02/10/1997

Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur le caractère trop souvent sexiste de la représentation des hommes et des femmes dans les manuels scolaires. Elle lui fait remarquer que les mosèles d'identification proposés aux filles y sont peu nombreux et stéréotypés ; que l'exercice du pouvoir y est quasi exclusivement le fait de personnages masculins, que les femmes n'y apparaissent pas comme des acteurs économiques au même titre que les hommes. Elle lui fait remarquer que beaucoup d'auteurs de manuels scolaires semblent victimes d'un retard culturel par rapport à une évolution de la société elle-même insuffisante à cet égard. Elle lui demande s'il n'envisage pas d'intervenir auprès des groupes techniques disciplinaires pour attirer leur attention sur cette question, de créer un module obligatoire de formation au choix des manuels incluant le repérage des éléments sexistes, dans les instituts, universités de formation des maîtres (IUFM) et dans la formation continue des enseignants, de féminiser le corps de l'inspection générale et du Conseil national des programmes, d'abonder la ligne budgétaire destinée au financement de l'achat de livres scolaires, pour pourvoir au renouvellement des manuels. Elle lui demande également s'il n'estime pas nécessaire d'accentuer, par des campagnes de sensibilisation, la valorisation des métiers scientifiques et techniques pour les filles, et de soutenir les actions des associations féminines qui oeuvrent pour la lutte contre les stéréotypes.

- page 2598


Réponse du ministère : Éducation publiée le 18/12/1997

Réponse. - M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie est, de même que Mme la ministre déléguée chargée de l'enseignement scolaire, particulièrement sensibilisé à la question du sexisme dans les manuels scolaires. De nombreux contacts ont été pris avec le secteur scolaire du syndicat national de l'édition pour faire évoluer la forme et le contenu des manuels scolaires. A cette occasion, le ministère insistera auprès des éditeurs sur la nécessité d'une réfexion sur l'image des femmes donnée à travers les manuels. Il faut rappeler qu'en France, la rédaction et la publication de manuels scolaires sont menées sous la responsabilité exclusive de l'édition privée ; enfin, la liberté de choix des manuels par le personnel enseignant remonte à Jules-Ferry. Il semble important au ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie, de développer tout ce qui relève de la formation des enseignants à l'utilisation et au choix des manuels. Dans les écoles élémentaires, les manuels et supports pédagogiques font l'objet d'un examen concerté et leur choix est arrêté en conseil des maîtres. Concernant la lutte contre les préjugés sexistes, les enseignants ont un rôle important à jouer comme le soulignent les instructions du décret no 84-193 du 12 mars 1984. Ils se doivent, lors du choix, de veiller à l'absence de stéréotypes sexistes dans les textes et les supports audiovisuels mis à la disposition des élèves. Ils s'attachent également à relever et à critiquer, dans l'ensemble des outils pédagogiques actuellement à disposition dans leur classe, la persistance éventuelle de stéréotypes perpétuant une image inégalitaire des femmes, et à susciter, chez leurs élèves, une réflexion qui leur permette de reconnaître, d'infléchir et de corriger ces représentations. Dans le second dégré, un fascicule, mis au point par la direction des lycées et collèges, l'association Savoir-livre avec le concours du Centre national de documentation pédagogique (CNDP) et de l'Institut national de recherche pédagogique (INRP) intitulé Choisir un manuel, un enjeu pédagogique a été diffusé à tous les professeurs de collège au printemps 1996, à l'occasion du renouvellement des manuels de 6e, lié à la mise en place des nouveaux programmes. La formation en IUFM devrait progressivement intégrer cette dimension : l'épreuve sur dossier au CAPES, dans plusieurs disciplines, a d'ailleurs permis d'habituer les enfants à l'analyse critique des manuels. Actuellement, les programmes de l'enseignement secondaire dont les résultats d'un processus long et minutieux qui associe des représentants de l'université, des professeurs de l'enseignement secondaire et des corps d'inspection ; de plus, tous les professeurs concernés par un programme donné sont consultés. La forte représentation féminine dans le corps enseignant a donc largement la possibilité d'exprimer son point de vue quant aux choix opérés. Enfin, en ce qui concerne la proportion de femmes au sein des corps d'inspection, il faut noter qu'elle est en constante augmentation depuis plusieurs années : progressivement, la féminisation du corps enseignant s'étend aux corps d'inspection territoriaux et à l'inspection générale. La proportion des femmes y sera renforcée, de même qu'au sein du Conseil national des programmes. Des actions communes avec le service des droits des femmes se sont déroulées, ces dernières années, en vue de diversifier l'orientation des filles, et, en particulier, de les sensibiliser aux métiers scientifiques et techniques. Dans ce but, un plan triennal d'actions a été lancé dans les académies à partir de la rentrée scolaire de 1991. Il a conduit à une amélioration de la diversification des choix des filles lorsque les différents acteurs que sont les responsables du système éducatif et les enseignants se sont investis dans les projets. Le bilan des plans triennaux a été présenté en 1995 au cours d'un séminaire européen. Les plans triennaux ont suscité une dynamique locale entretenue par les chargées de missions académiques, désignées à cet effet et qui travaillent en étroite collaboration avec les délégués régionales aux droits des femmes et qui participent également au groupe national interministériel chargé d'élaborer des propositions pour favoriser les choix d'orientation des filles. Une des propositions du groupe pour l'année scolaire en cours porte sur la préparation d'un document destiné à l'information des enseignants sur l'égalité des chances entre filles et garçons. ; d'actions a été lancé dans les académies à partir de la rentrée scolaire de 1991. Il a conduit à une amélioration de la diversification des choix des filles lorsque les différents acteurs que sont les responsables du système éducatif et les enseignants se sont investis dans les projets. Le bilan des plans triennaux a été présenté en 1995 au cours d'un séminaire européen. Les plans triennaux ont suscité une dynamique locale entretenue par les chargées de missions académiques, désignées à cet effet et qui travaillent en étroite collaboration avec les délégués régionales aux droits des femmes et qui participent également au groupe national interministériel chargé d'élaborer des propositions pour favoriser les choix d'orientation des filles. Une des propositions du groupe pour l'année scolaire en cours porte sur la préparation d'un document destiné à l'information des enseignants sur l'égalité des chances entre filles et garçons.

- page 3555

Page mise à jour le