Question de Mme DUSSEAU Joëlle (Gironde - RDSE) publiée le 25/09/1997
Mme Joëlle Dusseau attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur les problèmes d'orientation auxquels sont confrontés les élèves issus de certaines filières techniques, après l'obtention du baccalauréat. Ces élèves n'ont pas le droit de s'inscrire dans la plupart des universités ou des instituts universitaires de technologies (IUT). Ils ont pour seul débouché la préparation d'un brevet de technicien supérieur (BTS). Or, il arrive qu'ils soient évincés par des candidats issus des filières générales. Ainsi, ces filières techniques conduisent de nombreux élèves dans une impasse, après trois ans de lycée, au mépris de leur travail et de leur investissement personnel, tout en trompant leurs parents. Cette situation critique implique une rapide prise de décisions ; elle lui demande quelles dispositions il compte adopter pour que ces jeunes puissent acquérir la qualification professionnelle à laquelle les prépare leur filière.
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Réponse du ministère : Éducation publiée le 19/02/1998
Réponse. - L'accès à l'université est accordé de plein droit à tous les bacheliers. Ceux des filières technologiques sont environ 32 % à s'y inscrire chaque année notamment dans les instituts universitaires de technologie (IUT). Quant aux sections de techniciens supérieurs (STS), elles en accueillent 47 % contre 9 % de bacheliers généraux. Les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) et les autres formations de l'enseignement supérieur reçoivent près de 5 % de bacheliers technologiques. Il existe donc, en matière de débouchés, plus d'une possibilité offerte pour ce type de bacheliers. Il est difficile, de ce fait, de considérer que la situation soit critique. L'objectif ministériel est de renforcer la part des bacheliers technologiques dans les IUT et les STS. Il repose sur des mesures visant à améliorer l'information sur l'orientation et suppose la rénovation régulière des formations relevant des filières techniques. Au plan de l'information sur l'orientation, il s'agit de mettre en oeuvre dans chaque collège et lycée des actions d'éducation à l'orientation. Ces actions, impliquant l'équipe éducative, auront pour object d'aider les élèves à se préparer, en toute connaissance de cause, au choix des séries du baccalauréat et des principales voies qui les prolongent, avec une approche des activités professionnelles et de l'environnement socio-économique. A l'initiative des académies, une liaison entre l'enseignement secondaire et l'enseignement supérieur sera facilitée par des contacts entre les enseignants des deux niveaux et des échanges portant sur les exigences propres aux contenus disciplinaires. Les élèves seront donc de mieux en mieux avertis de leurs perspectives de formation et d'insertion, notamment dans les voies technologiques et professionnelles. Dans le domaine du contenu des formations, un effort constant est effectué pour actualiser et rénover les filières de l'enseignement technique. Il s'agit d'une entre prise qui requiert une approche analytique des spécificités propres à c haque secteur d'activités mais aussi à chaque branche professionnelle. C'est donc en liaison avec les différentes branches professionnelles que sont effectuées les rénovations de ces filières, de sorte qu'elles puissent correspondre aux besoins de l'économie, aux évolutions technologiques, mais aussi qu'elles soient capables de les anticiper. En cycle terminal des lycées, la voie technologique a été rénovée en fonction de sa finalité de poursuites d'études. La démarche pédagogique qui allie formation générale, connaissances techniques et activités concrètes y est appliquée en cohérence avec celle dispensée dans les filières technico-professionnelles de l'enseignement supérieur. Dans ces filières post-baccalauréat, les contenus sont élaborés sur la base des savoirs et savoir-faire définis pour le cycle terminal des lycées. A titre d'exemple, en 1997, la rénovation du brevet de technicien supérieur (BTS) " opticien-lunetier " a été effectuée en relation avec celle du baccalauréat technologique sciences et technologies industrielles (STI), spécialité " génie optique ". Au niveau des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), une réforme vient d'être initiée en vue d'assurer aux bacheliers technologiques un accès aux écoles d'ingénieurs. C'est un élément qui ne manquera pas de valoriser la voie technologique. Les résultats des rénovations déjà accomplies vont permettre de nourrir l'importante réflexion sur les contenus d'enseignement dispensés en lycée qui est menée dans les académies depuis le 8 janvier 1998 avec la coordination de Philippe Meirieu, professeur d'université. En parallèle, est mis en place un conseil scientifique présidé par le sociologue Edgar Morin qui conduit une réflexion de même type. Au vu du rapport qui sera établi à l'issue de ces réflexions clôturées par un colloque sur le lycée devant se tenir au mois d'avril 1998, le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie décidera des aménagements à apporter aux programmes d'enseignement. ; la coordination de Philippe Meirieu, professeur d'université. En parallèle, est mis en place un conseil scientifique présidé par le sociologue Edgar Morin qui conduit une réflexion de même type. Au vu du rapport qui sera établi à l'issue de ces réflexions clôturées par un colloque sur le lycée devant se tenir au mois d'avril 1998, le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie décidera des aménagements à apporter aux programmes d'enseignement.
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